Depuis le 16 juin, Sillia Énergie produit des panneaux photovoltaïques à Vénissieux. Le groupe Bosch a en effet acté la vente de ses deux lignes d’assemblage de modules solaires au groupe breton Sofie, propriétaire de Sillia Énergie.
“La vente a été conclue le 16 juin, confirme Marc Bauemlin, directeur de l’usine Bosch. Le contrat d’achat avait été signé en avril. Les conditions commerciales et financières que nous avions posées ont été remplies dans la foulée par Sillia. Il ne manquait que l’accord du tribunal de commerce de Bobigny, ce qui a été obtenu le 10 juin.”
Sur les 240 salariés travaillant à la fabrication de panneaux solaires, 136 ont été transférés chez Sillia. Les autres ont été concernés par un plan de départ volontaire à la retraite. Sur les 136 personnes transférées, seules 128 devraient être mises à l’emploi par Sillia Énergie. Les huit autres pourraient se voir proposer un plan de départ volontaire.
Bosch accompagnera largement les deux premières années de Sillia VL SAS, la nouvelle identité commerciale du site — un nom que porte également l’autre usine de Sillia Énergie ; située à Lannion, elle emploie 47 personnes. Le groupe allemand va ainsi investir quelque 6 millions d’euros dans les prochaines semaines, puis 3,1 millions pour chacune des trois premières années. “Sillia repart de zéro, explique Marc Bauemlin. Il est de notre responsabilité de tout faire pour que cette reprise soit une réussite. Leur projet est crédible et ils ont un bon portefeuille de clients. Notre objectif, qui était de pérenniser l’emploi, est donc à portée. Sillia va connaître une montée progressive au cours de l’année 2014. Ils ont à disposition un formidable outil industriel, à la pointe de la technologie, donc toutes les cartes en main pour réussir.”
L’État a également mis la main à la poche : le 23 mai, le fonds de développement économique et social mettait à disposition de la société un prêt d’un montant d’un million cinq cent mille euros. “Cela montre l’attachement des pouvoirs publics pour cette reprise, et pour le secteur du photovoltaïque en France. Il y a eu une volonté commune de faire en sorte que Sillia puisse reprendre la production dans les meilleures conditions.”
Bosch à Vénissieux n’est donc plus qu’une usine de production de pièces destinées aux poids lourds diesel. Et indirectement, l’usine voisine Bosch-Rexroth, qui fabrique des équipements hydrauliques et pneumatiques. “À ces usines sont rattachés des bureaux d’études ainsi que des commerciaux, note Marc Bauemlin. Nous sommes donc toujours bien présents dans le secteur.”
Présents mais réduits. En 2007, Bosch employait quelque 900 salariés à Vénissieux. Un nombre tombé à 660 en 2009, quand le groupe a décidé de confier la production de pompes à d’autres usines. Et lorsque le site a achevé sa mue photovoltaïque en 2012, on ne dénombrait plus que 240 ouvriers autour des lignes de montage, et autant pour la division diesel. Puisque la métaphore s’impose, il faut donc espérer que cette reprise du site soit l’aube d’un nouveau jour. Et non le crépuscule de l’histoire de Bosch à Vénissieux, commencée en 1974 avec le rachat de Sigma Diesel.
Retour : Bosch Diesel : reconversion en vue. Quel en sera le coût social ? - Expressions Les nouvelles de Vénissieux