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Élections européennes : et pourtant elles comptent

Pour la première fois, les élections européennes auront une influence sur le choix du président de la Commission européenne. Mais le climat de défiance qui frappe l’Union fait craindre une abstention hors norme le dimanche 25 mai.

Pour la première fois depuis qu’elles existent, les élections européennes auront une influence sur le choix du président de la toute puissante Commission européenne. Mais le climat de défiance qui frappe l’Union fait craindre une abstention hors norme le dimanche 25 mai.
Avant de savoir quel sera le rapport des forces politiques au lendemain du scrutin du 25 mai, c’est le niveau de l’abstention qui pose question. Depuis la première élection du Parlement européen au suffrage universel, l’abstention des électeurs français n’a cessé d’augmenter : elle est passée de 37 % des inscrits en 1979 à 59,3 % en 2009. Plusieurs sondages estiment qu’elle pourrait cette année atteindre voire dépasser les 60 %.
À Vénissieux, cela fait longtemps que cette barre a été franchie. Lors du dernier scrutin, trois quarts des électeurs n’étaient pas aller voter. Et depuis, on ne peut pas dire que l’image de l’Europe se soit beaucoup améliorée. La crise de la zone euro et des dettes publiques, les mesures d’austérité qui ont suivi, n’ont fait que renforcer le climat de défiance envers Bruxelles. Il y a également le sentiment que l’Europe avance, sur un mode clairement libéral, sans tenir compte de l’avis des peuples. Les Français n’ont pas oublié que le traité de Lisbonne, entré en vigueur en décembre 2009 et qui régit aujourd’hui l’Europe, reprend la plupart des dispositions du projet de constitution qu’ils avaient rejeté en 2005.

Un Parlement qui se renforce lentement

On aurait pourtant tort de bouder les urnes le 25 mai. D’abord parce que l’Europe pèse plus que jamais sur notre quotidien. Les 50 milliards d’euros d’économies décidées par François Hollande n’ont d’autre but que de ramener le déficit public français sous le seuil de 3 % imposé par l’Union.
Si cette Europe omnipotente semble échapper au contrôle des citoyens, le Parlement de Strasbourg fait exception puisqu’il est la seule institution dont les membres sont élus au suffrage universel direct. Et le traité de Lisbonne lui accorde un peu plus de pouvoirs. L’un d’entre eux est la participation à la nomination du président de la toute puissante Commission européenne. Un bémol toutefois : ce dernier ne sera pas véritablement élu par le Parlement. C’est le Conseil européen— regroupant les chefs d’État ou de gouvernements — qui proposera un candidat unique, choisi parmi six candidats, en “prenant en compte les résultats des élections”. Ce candidat unique devra ensuite obtenir la majorité absolue des membres du Parlement (376 voix). Or aucun groupe ne devrait pouvoir disposer d’une telle majorité, ce qui entraînera nécessairement un compromis.
Les pouvoirs du Parlement, à l’origine parent pauvre des institutions européennes, augmentent progressivement, mais les députés de Strasbourg n’ont pas encore le poids des membres de la Commission ou des chefs d’État et ministres qui siègent au Conseil européen et au Conseil de l’Union. Il ne dispose toujours pas, par exemple, de l’initiative législative.

Les modalités du scrutin

28 pays, 400 millions d’électeurs et 751 sièges à pourvoir, dont 74 pour la France. Les élections qui se dérouleront entre le 22 et le 25 mai dans les 28 pays membres de l’Union vont permettre aux citoyens de désigner les députés qui les représenteront au Parlement européen de Strasbourg pour les cinq prochaines années.
À l’exception de certains départements et collectivités d’outre-mer, les Français voteront le 25 mai. À Vénissieux, les bureaux de vote seront ouverts de 8 heures à 19 heures. Pour voter, il faut être citoyen de l’Union européenne et être inscrit sur les listes électorales.
La France est découpée en huit circonscriptions électorales. Celle du Sud-Est, qui regroupe Rhône-Alpes, la région PACA et la Corse, enverra 13 députés à Strasbourg. Les représentants français sont élus au scrutin de liste à la représentation proportionnelle à un tour. Les électeurs choisissent une liste sur laquelle ils ne peuvent rayer aucun nom, ni changer l’ordre. Les listes ayant recueilli moins de 5 % des voix ne sont pas admises à la répartition des sièges.
Chaque groupe politique représenté au Parlement a présenté un (deux pour les Verts) candidat à la succession de José Manuel Barroso à  la présidence de la Commission européenne :
Guy Verhostatdt, ancien Premier ministre belge, se sensibilité libérale, par le parti Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe et le Parti démocrate européen,
Aléxis Tsipras, homme politique grec, leader du parti SYRIZA. Il est le candidat du Parti de la gauche européenne (PGE) et est donc soutenu à ce titre en France par le Front de gauche,
Jean-Claude Junker, ancien Premier ministre du Luxembourg, candidat du PPE (droite) et soutenu en France par l’UMP,
Martin Schulz, actuel président du Parlement européen, membre du parti social-démocrate allemand (SPD). Il est le candidat du Parti socialiste européen (PSE) dont fait partie le PS français,
Franziska Keller, eurodéputée allemande et ancienne porte-parole des Jeunes Verts européens. Elle est la candidate (avec José Bové) des écologistes,
José Bové, qu’on ne présente plus, a été désigné pour représenter les Verts en duo avec sa collègue allemande Franziska Keller.

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