À trois jours du deuxième tour des élections municipales, le rassemblement à la salle Irène-Joliot-Curie a montré une forte mobilisation autour de Michèle Picard et de ses colistiers : PCF, PG, EELV, MRC et personnalités.
Plus de 400 personnes étaient là, parmi lesquelles —discrets mais présents— Eléazar Bafounta, tête de liste de l’Union des Voix au premier tour, ainsi que Marie Seemann et Jean-Pierre Tardy, têtes de liste pour Lutte ouvrière. En « guest star », on remarquait le footballeur Halim Ben Mabrouk, accompagnant son papa et son frère Djil, un des 49 candidats de la liste « Rassembler les Vénissians – tenir le cap à gauche ».
Orchestrée à nouveau par Thierry Renard, la soirée a débuté par les témoignages de nombreux Vénissians, expliquant avec leurs mots à eux pourquoi ils soutenaient Michèle Picard. « J’ai voté pour un autre candidat, dimanche dernier, expliquait Mme Ouaret, parce que son programme parlait emploi, formation, logement. Je veux maintenant que ce programme soit défendu par Michèle Picard. » Vendeuse en bijouterie, Catherine Ségura rappelle l’engagement du maire sortant aux côtés des salariés. Mme Hayat retient les énormes investissements dans son quartier Joliot-Curie, le groupe scolaire et la maison de l’enfance. Militant socialiste, ancien président d’un centre social, Gilles Gaillard parle sport, éducation et laïcité. Norbert Paganon témoigne qu’on peut avoir un parcours d’entrepreneur à Vénissieux. Pascal Branchard, directeur de centre social, estime qu’il faut porter avec fierté les 80 ans de gestion communiste à Vénissieux, grâce à laquelle les habitants bénéficient d’un haut niveau d’équipements publics. Marie-Thérèse Persch se reconnaît dans les valeurs portées par la liste : liberté, égalité, laïcité comme fondements du vivre ensemble…
Du côté des candidats, on entendra Thierry Vignaud (MRC) refuser de « faire fi » du passé vénissian : « Nous sommes fiers du bilan et de ce que nous allons construire. Michèle Picard ne sera pas un béni-oui-oui dans la Métropole, elle sera dans le camp du progrès », souligne-t-il avant d’en appeler aux abstentionnistes. Gilles Roustan (Europe Écologie les Verts) constate « avec colère », le ralliement de Marc Soubitez, deuxième sur la liste de S. Hamdiken-Ledésert, au candidat de l’UMP : « Il a trompé ses électeurs ! Les valeurs de l’écologie ne sont pas celles du libéralisme. Ce n’est pas un luxe pour bobos mais une nécessité pour tous. » Djil Ben Mabrouk revient sur les résultats de l’association qu’il a créée boulevard Lénine : accompagnement de centaines de personnes vers l’emploi, naissance de 324 micro-entreprises. « Il y a des gens qui mettent l’entreprenariat dans leur programme. Nous, nous l’avons déjà fait ! »
Danièle Gicquel, adjointe au maire socialiste dans le dernier mandat, débute son intervention en mode conte de fée… qui se finirait mal. « Il était une fois un candidat habitué à diviser pour mieux régner. Il a endormi 15% de Vénissians avec un programme qui n’est pas financé. Mais il a trouvé en face de lui une liste d’union à gauche. » Elle avoue une crainte : « qu’après les élections, le PS à Vénissieux coule avec eux. »
Tirant un trait d’union entre ces intervenants, le sénateur Guy Fischer remarque : « Notre assemblée est à l’image de la ville, riche de ses différences ». Inquiet du taux d’abstention (« Les gens n’en peuvent plus de la politique du gouvernement socialiste »), il déplore que « des candidats aient vendu leur âme sans complexe, jetant par-dessus bord toutes valeurs, quitte à livrer la ville à la droite et à l’extrême droite. Cela contribue à jeter le discrédit sur l’exercice de la citoyenneté. » Mais il se dit sûr que les électeurs sauront reconnaître « ceux qui travaillent pour l’intérêt de la ville et ceux qui ne travaillent que pour eux-mêmes. » « Michèle Picard, c’est du sérieux », martèle à sa suite l’ancien député André Gerin, s’attachant à dessiner le portrait de cette « enfant des Minguettes, une personne engagée, sensible, un océan de générosité. Et une responsable politique qui compte en Rhône-Alpes. »
« Nous sommes Vénissieux ! », lance alors Michèle Picard. « La politique que nous menons depuis des années, c’est celle de la place de l’humain au coeur de la cité. Certains ont honte de cette longue histoire, moi j’en suis fière ! « ajoute-t-elle, déplorant que le Parti socialiste ait choisi d’utiliser les mêmes arguments que la droite et l’extrême droite. Une droite dont les Vénissians n’ont rien à espérer car avec le représentant de Sarkozy, assure le maire sortant, « c’est moins de services et d’écoute ». Elle invite aussi les électeurs qui ont porté leurs voix sur l’extrême droite à prendre garde à ces candidats identitaires, « qui scandent des propos racistes, antisémites, anti-communistes. Ils me trouveront toujours sur leur route, au conseil municipal, ou quand ils tiennent leurs propos indignes contre les femmes, la laïcité ou la culture. »
« Notre force à Vénissieux, conclut la candidate, c’est notre identité sociale et progressiste. Notre projet, c’est maintenir les services publics, accompagner l’essor de notre ville, les politiques de proximité, la solidarité… Le vote utile, le vote d’avenir, le vote de gauche pour s’opposer aux politiques libérales, c’est nous et nous seuls ! »
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