Déjà, au premier tour, la liste “Vénissieux fait front”, conduite par l’ultranationaliste Yvan Benedetti, avait failli ne pas être validée. Avant d’être finalement autorisée à concourir. Les présomptions de “fausses” candidatures étaient pourtant fortes, mais la préfecture n’avait pu établir le fait que plusieurs colistiers l’étaient contre leur volonté. Le préfet, Jean-François Carenco, avait donc été contraint de donner le feu vert, non sans avoir saisi le procureur de la République pour tirer cette affaire au clair.
Après enquête, il s’avère que les présomptions étaient fondées. Les services du préfet l’ont confirmé dans un communiqué, lundi, en fin d’après-midi : “ Le procureur a considéré que, si le délit pénal n’était pas constitué, les faits étaient néanmoins établis : parmi les 49 personnes inscrites sur la liste, 19 ont déclaré n’avoir eu, en aucun cas, l’intention d’être candidates aux élections municipales.”
Malgré les 11,49 % obtenus le 23 mars lors du premier tour, Yvan Benedetti n’aurait donc pas dû, pas pu, déposer la même liste pour le second tour prévu dimanche. Sauf qu’il l’a bien déposée, lundi, à 16 heures. Et le préfet l’a validée. Explications : “Après des consultations juridiques approfondies et analyse de la jurisprudence du Conseil d’État, le refus du préfet d’enregistrer une liste validée au premier tour, même irrégulièrement, et ayant obtenu un nombre significatif de suffrages, présente un risque d’annulation du scrutin. C’est donc pour ne pas encourir ce risque que la liste de M. Benedetti n’a pas fait l’objet d’un refus d’enregistrement”.
La préfecture condamne toutefois “fermement” de telles pratiques, lesquelles “appelleront des réponses appropriées après analyse des résultats des élections”.