Michèle Picard, maire (sortant) et tête de liste « Rassembler les Vénissians – Tenir le cap à gauche », a proclamé les résultats du premier tour des élections municipales, dimanche vers 22h30. Elle a fait la déclaration suivante :
« Ce premier tour des municipales 2014 est marqué une nouvelle fois par une abstention record, tant au niveau national que local. Les habitants des villes populaires sont en souffrance. Crise, chômage, pouvoir d’achat, logement, santé : ils se sentent délaissés, abandonnés, voire méprisés par les politiques libérales menées par les gouvernements successifs, de droite comme de gauche. Ils n’en peuvent plus de ces politiques qui ne répondent pas à leurs difficultés quotidiennes et à leurs attentes. L’abstention est bien un vrai péril pour la démocratie et pour notre pacte républicain.
« Marquées par la poussée de la droite et par la montée de l’extrême droite au niveau national, ces élections font figure de vote sanction pour François Hollande et le gouvernement Ayrault. C’est un signal fort que les Français leur adressent pour réorienter les politiques à gauche, pour défendre enfin les classes et villes populaires, les salariés et le monde du travail. Les scores de l’extrême droite, qui prône le rejet et la haine de l’autre, montrent le désarroi et le ras-le-bol de bon nombre d’électeurs. C’est un nouveau coup de semonce en France, un seuil d’alerte que plus personne ne doit prendre à la légère. Là encore, c’est un péril grave pour la démocratie et notre pacte républicain.
« Comme toutes les villes populaires, Vénissieux n’échappe pas à ces deux tendances lourdes. Je tiens à remercier les électeurs qui se sont portés sur notre liste « Rassembler les Vénissians – Tenir le cap à Gauche ». Le taux d’abstention dans notre commune, à plus de 55%, est en hausse de trois points par rapport à 2008. L’extrême droite raciste et xénophobe de Benedetti et consorts est à plus de 11%. J’appelle les forces progressistes et citoyennes à se mobiliser, à Vénissieux comme en France, contre les discours de haine et de rejet de l’extrême droite, et contre l’arrogance de la droite libérale de Christophe Giard, qui méprise le monde du travail et mutile nos quartiers et territoires. Il nous faut dès ce soir répondre à l’urgence sociale et à l’urgence démocratique qui se sont exprimées dans les villes populaires et sur l’ensemble du territoire national. »
Communiqué de Christophe Girard, conseiller municipal (sortant) et candidat « du rassemblement de la droite et du centre », soutenu par l’UMP et le parti chrétien-démocrate :
« Merci à tous les Vénissians qui se sont mobilisés sur notre liste. Ce soir, nous avons une élection historique : pour la première fois, une majorité d’électeurs s’est exprimée contre le système communiste. La victoire est désormais à la portée des Vénissians pour mettre un terme à 88 ans de communisme. Plus d’un électeur sur deux s’est abstenu par fatalisme, or cette fois, il y a un deuxième tour. Je lance un appel solennel à tous les Vénissians, tous ceux qui ont d’ores et déjà rejeté Mme Picard, à se porter au deuxième tour sur ma candidature, qui est aujourd’hui la seule capable de libérer Vénissieux. Nous allons nous battre pour Vénissieux au-delà des étiquettes. Pour le premier tour, j’ai fait une liste de rassemblement, pour le second tour, je serai l’homme d’un rassemblement encore plus large y compris à gauche. »
Communiqué de Marie Seemann, tête de la liste « Lutte Ouvrière – faire entendre le camp des travailleurs » :
« A Vénissieux, comme dans les autres communes populaires, l’abstention a été importante, surtout parmi les électeurs de gauche : c’est un désaveu du gouvernement socialiste et de sa politique ouvertement pro-patronale et anti-ouvrière.
« La liste de Lutte Ouvrière que je conduisais à Vénissieux a obtenu les suffrages de 327 électeurs : je les remercie d’avoir ainsi approuvé notre critique du gouvernement et de la bourgeoisie, et le programme pour les luttes futures des travailleurs que Lutte Ouvrière a avancé pendant cette campagne.
« Les quelques centaines de voix que nous obtenons régulièrement à Vénissieux, de même que dans d’autres communes du pays, confirment l’existence d’un courant, certes minoritaire, qui refuse le choix entre les différents partis – qu’ils se disent de gauche, de droite, d’extrême droite ou apolitiques – qui, au-delà de leurs rivalités, défendent tous l’ordre capitaliste et qui, par là même, sont dans le camp de la grande bourgeoisie.
« Ce qui comptera pour l’avenir, dans une commune comme Vénissieux où de plus en plus d’habitants connaissent des problèmes de chômage et de revenus insuffisants, c’est que celles et ceux qui, en votant Lutte Ouvrière, ont approuvé les mesures nécessaires pour défendre les conditions d’existence des travailleurs, continuent à les défendre et à les populariser afin que les travailleurs en fassent leurs objectifs de combat lors de leurs affrontements, inévitables, avec le grand patronat et le gouvernement. »