Âgés de 11 à 13 ans, cinq jeunes de l’EPJ Pyramide (Margot, Camille, Kaambi, Yassine et Zineb) ont eu, pour le festival Essenti’Elles, une très belle idée : suivre les parcours exemplaires de quelques femmes habitant le quartier ou y ayant travaillé, les interviewer et les photographier… et « mettre en lumière ». Tout cela étant bien sûr nouveau pour eux.
Le résultat est plus que prometteur, exposé au Bureau information jeunesse, place Henri-Barbusse. On trouve là les portraits de Maryvonne Bin-Heng, présidente de Filactions, Sophie Vargas, habitante de Monmousseau, Myriam Rahmouni (membre de l’association Vhasi – Vacances Handicap Atouts Sportifs International – et médaillée d’or en raquettes aux jeux mondiaux de Pyeongchang, en Corée du sud), Maeva Ah-Scha (association YMMNE), Josy Ingargiola (Secours populaire français), Rachida et Amel Majri (deux sœurs passionnées de foot, la première entraîneur à l’ASM et la seconde joueuse professionnelle à l’O.L.), Paule Legrand (longtemps enseignante dans les classes de primo-arrivants au collège Paul-Éluard et militante du MAN, Mouvement pour une alternative non-violente), Jessica El Melhem (étudiante en droit international et auteur d’une exposition de photos sur l’Inde, présentée au BIJ), Marie-Thérèse Persch (professeur des écoles à la retraite et DDEN), Merveille Gardy (lycéenne à la cité scolaire Sembat-Seguin, bénévole au sein d’une association chargée de la réparation de matériels médicaux) et Sarah Ouertani (membre des associations Soleils des quartiers et DIRE).
Chaque image est accompagnée du parcours de femme engagée de la personne représentée et d’une phrase tirée de l’interview. « Il faut que les femmes soient fortes et courageuses », assure ainsi Merveille, citation que l’on pourrait mettre en exergue de la manifestation.
Le soir du vernissage, le 6 mars, une discussion intéressante s’est engagée entre les jeunes et les adultes, les garçons et les filles, sur qui devait faire le ménage ou s’il était normal qu’une femme exerçant le même métier qu’un homme ait un salaire inférieur. Un fait dont tout le monde s’est dit choqué, les filles comme les garçons.
Marie-Thérèse Persch soulignait que l’école laïque et républicaine, pour les gens issus de l’immigration comme elle l’était elle-même, reste une chance. L’important, concluait Paule Legrand, est de savoir maîtriser sa langue. Cela aide pour s’en sortir en société et pour éviter les conflits.
Les habitants des tours gérées par GLH n'ont toujours pas de chauffage. Ils étaient une soixantaine à manifester leur mécontentement ce mercredi matin.