Tout commence avec la collection d’art contemporain que la Ville a commencé à réunir dès les années soixante-dix. Madeleine Lambert, qui vient de créer le service municipal des arts plastiques, multiplie les expositions, à l’hôtel de ville et dans divers lieux publics. La collection est aujourd’hui riche de quelque 470 œuvres, et continue à se montrer. C’est dans cette continuité que les murs de l’école de musique Jean-Wiener viennent de bénéficier de l’apport de six plasticiens : Josef Ciesla, Anne Guerrant, Cristine Guinamand, Christian Lhopital, Marthe Martinez et Philippe Noulette.
Travaillant sur leurs sixièmes « Musicianes », l’équipe de l’école a alors l’idée d’associer ces œuvres à des concerts, comme le compositeur russe Moussorgski l’a fait en 1874 pour ses « Tableaux d’une exposition », pièces de piano associées à des dessins et aquarelles d’un ami artiste, Hartmann. Ainsi, du 14 au 18 février, certains tableaux de la collection vénissiane seront prêtés à des familles chez qui élèves et professeurs se rendront pour exécuter un mini-concert en relation avec la création plastique. À charge pour ces particuliers (en l’occurrence, des parents d’élèves) d’inviter voisins et amis afin de savourer les deux prestations : la musicale et la picturale.
Puis, le 20 février à 19 heures, alors que les tableaux auront réintégré l’école de musique, les élèves nous invitent à un concert promenade, de salle en salle. L’occasion justement d’écouter ces « Tableaux d’une exposition » dans l’orchestration due à Maurice Ravel. Sur cette même composition, Mick Wagner animera des ateliers d’écoute (18 et 19 février).
Les Musicianes resteront tournées vers les arts plastiques, avec les travaux de Victor Ibarra, musicien mexicain. L’école de musique en a fait la connaissance grâce à l’un de ses enseignants (parti depuis), Perig Le Cadre. Le 18 février à 20h30, salle Erik-Satie, Perig Le Cadre rejoindra aux saxophones ses anciens collègues Mélodie Carecchio (flûtes) et Laurent Mariusse (percussions) pour accompagner la violoniste Leonor Piñeyro dans une œuvre intitulée « Essai sur la distorsion », créée par Victor Ibarra en hommage au plasticien Gerhard Richter.
Ce concert des musiques d’Ibarra par les professeurs de l’école, baptisé « La couleur des notes », sera accompagné de peintures en direct de Fanny Ferry-Bailly. Dernière touche de la soirée : le musicien a arrangé quelques-unes de ses pièces spécifiquement pour les élèves de l’école, qui les joueront. Mais auparavant, on aura pu rencontrer Victor Ibarra le 17 février à l’école de musique pour une conférence sur son travail de musicien en lien avec des plasticiens et des photographes.
Arts plastiques toujours avec le sculpteur Yves Henri. Le 20 février à 18 heures, l’IME Jean-Jacques-Rousseau nous ouvre ses portes pour une visite guidée des Ravaudeux, groupe de sculptures d’Yves Henri. L’artiste déposera encore dans l’école de musique une de ses sculptures sonores (le piano de Marithé) et, avec Stéphane Lambert (du département des musiques actuelles de Jean-Wiener), il a concocté un cirque à sons qui sera installé dans une salle de l’école de musique. Ce dispositif « pédagogico-poétique de création sonore et visuelle » donnera lieu à plusieurs ateliers.
Ajoutons un atelier de sound-painting avec Thomas Mantilleri et Vincent Magnan (18 février) et une initiation aux danses de la Renaissance, telles qu’elles sont représentées sur les tableaux de Brueghel, par Mélodie Carecchio Les Musicianes se refermeront ainsi par un bal où tourdion et branle simple feront tournoyer le public (le 22 février à 19 heures à la salle Irène-Joliot-Curie).
Bien sûr, le partenariat avec le cinéma Gérard-Philipe est reconduit. Les deux voisins, cinéma et école, partagent depuis longtemps d’heureuses initiatives. Il s’agira cette année d’un ciné-concert avec trois courts-métrages puisés dans le fonds richissime des burlesques américains muets : « La voisine de Malec » (1920) avec Buster Keaton, « Pour épater les poules » et « Non… tu exagères », tous deux de 1926 et interprétés par Charley Bowers. Si le premier est reconnu chez nous comme un égal de Chaplin, le second (surnommé « Bricolo ») n’a été redécouvert que très récemment, reconnaissable aux inventions farfelues qui envahissent ses films. La musique sera assurée par La Camerata Franz Schubert.
Parmi les nombreuses autres propositions des Musicianes 2014, à côté de la lanterne magique (avec Mélodie Carecchio, au centre social du Moulin-à-Vent), des improvisations (avec François Morel et Bonaventure Yengue), de la bande-son d’un film imaginaire (avec Aymeric Sache), de la conférence musique et cinéma (avec Denis Fargeat) et des images de mode (avec Blaise Batisse et Slimane Bounia), signalons pour finir un atelier mené par un nouvel enseignant, Anatole Buttin : la Kobox, qu’il a inventée, est un cube que l’on place au sol et qui déclenche, quand on appuie dessus, des sons et des images.
Du 15 au 22 février. Renseignements à l’école de musique Jean-Wiener : 04 72 21 44 19 – 04 37 25 02 77
Programme complet sur www.ville-venissieux.fr