Cette 4e offre déposée par Sillia pour la reprise du site photovoltaïque de Vénissieux a-t-elle plus de chances d’aboutir que les précédentes ? S’il faut rester extrêmement prudent dans cette affaire qui traîne en longueur, plusieurs éléments incitent à l’optimisme. D’abord le fait que la société bretonne n’est plus seule. Elle est désormais associée dans son projet à la PME montpelliéraine UrbaSolar, spécialisée dans la conception et la construction de centrales photovoltaïques, qui emploie 65 personnes et a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 51,6 millions d’euros. Par ailleurs, comme le souligne Serge Truscello, délégué CGT de l’usine de Vénissieux, “c’est la première offre transmise à des cabinets d’experts pour une analyse poussée.” Ce qui tendrait à prouver que le groupe allemand y accorde un certain crédit.
Toutefois la direction se garde de tout effet d’annonce. “C’est un dossier très compliqué, tempère M. Franck, responsable de communication et des affaires publiques de Bosch France. Depuis le 22 mars 2013 (date à laquelle le groupe a annoncé son retrait du secteur photovoltaïque, ndlr), notre objectif est de trouver des solutions pour sauvegarder le maximum d’emplois. Cette nouvelle offre de Sillia fait partie des solutions envisagées. Elle est actuellement analysée par le cabinet d’experts Syndex mandaté par les représentants du personnel, et par nos propres services en interne. Nous serons en mesure de donner une réponse à la fin du mois de janvier, voire début février.”
Marc Baeumlin, directeur du site de Vénissieux, est un peu plus disert : “Le projet est en bonne voie. Cette offre apporte des réponses importantes, plus solides. Disons que dans son contenu, aucun point n’est de nature à nous empêcher de poursuivre.”
Des “marques d’intérêt” d’autres industriels
D’après les informations fournies au personnel lors du comité d’entreprise qui s’est tenu fin décembre, Sillia table toujours sur le maintien de 128 emplois sur un total de 240. Parallèlement, la direction de Bosch France et les organisations syndicales se sont entendues sur la mise en place d’un plan de départs en préretraite qui pourrait concerner un peu plus de 60 personnes. Il resterait donc à trouver une solution pour une cinquantaine de salariés.
L’espoir de Bosch est d’attirer à Vénissieux d’autres industriels. Une mission en ce sens a été confiée au cabinet international de conseil en stratégie Boston Consulting Group. “Cela nous a permis d’identifier différents secteurs économiques en croissance, comme l’aéronautique ou l’industrie pharmaceutique, qui pourraient être intéressés pour leur développement par les compétences que nous avons sur site, indique Marc Baeumlin. De nombreux acteurs ont été sollicités et plusieurs ont manifesté une marque d’intérêt. Mais nous ne pouvons pas en dire davantage pour l’instant.”
Dans le meilleur des scénarios, les deux chaînes d’assemblage de panneaux photovoltaïques de Vénissieux, qui sont à l’arrêt depuis début décembre, devraient encore rester inactives quelques mois. “Si nous donnons le feu vert à Sillia, le temps que les choses se mettent en place, le redémarrage n’interviendra pas avant le printemps”, confirme le directeur du site.