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Que restera-t-il de Bosch Vénissieux ?

« Avec un repreneur on sera sous assistance respiratoire ; sans repreneur ce sera l’asphyxie ». C’est un euphémisme de dire que Serge Truscello, délégué CGT de Bosch, n’est guère optimiste. Après plusieurs mois d’un feuilleton qui a vu disparaître plusieurs candidats au rachat du site d’assemblage de panneaux photovoltaïques de Vénissieux, il ne reste aujourd’hui qu’un seul repreneur jugé crédible : Sillia Énergie.
Cette société bretonne basée à Lannion (Côtes-d’Armor) est spécialisée dans les circuits imprimés et possède une  certaine expertise dans le secteur de l’énergie solaire. Ses responsables ont déposé une offre de rachat. Ils sont attendus sur le site vénissian le 27 septembre. Mais rien n’est bouclé, les discussions ne font que commencer. Des discussions qui ont au moins le mérite de repousser l’échéance. Selon la CGT, « Bosch se donne maintenant jusqu’à fin novembre pour décider et Guy Maugis, président de Bosch France, viendra à Vénissieux le 4 octobre pour faire le point. »
Pour le reste, les salariés de l’usine du boulevard Marcel-Sembat n’ont aucune certitude. La reprise se fera-t-elle ? Et si elle a lieu, combien d’emplois seront sauvegardés ? D’après le syndicat CFDT, « 150 à 160 personnes pourraient être intégrées dans le plan de la société bretonne ». On s’acheminerait dès lors vers la suppression d’au moins un tiers des emplois.
La CGT ne confirme pas ces chiffres. « La vérité c’est que nous n’en savons rien, souligne Serge Truscello. Pour nous, le débat est ailleurs : il doit porter sur la responsabilité de Bosch d’assurer un avenir industriel au site vénissian. Et pas forcément dans le secteur photovoltaïque. Bosch est un groupe puissant, riche et diversifié qui peut facilement installer une production industrielle à Vénissieux. Mais aujourd’hui cette volonté n’existe pas. La stratégie du groupe est au contraire de se désengager de France où ses effectifs en huit ans sont passés de 11 000 à 6 000 personnes. »
De ce point de vue, l’usine de Vénissieux est un cas d’école. En 2008, elle comptait encore 800 salariés en CDI et près de 200 intérimaires. Aujourd’hui l’effectif est quasiment trois fois moindre.
Peut-on, dans ces conditions, se satisfaire de l’hypothèse d’une reprise du site par la société bretonne Sillia, même si elle permet de « sauver » des emplois ? Le maire de Vénissieux, Michèle Picard, a déjà répondu à cette question dans un communiqué. “Ce n’est ni plus ni moins qu’un énième plan social qui se prépare », a-t-elle dénoncé.

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