Gérard Petit connaît ainsi de nombreuses anecdotes passionnantes sur le passé de sa ville. Il rappelle que Vénissieux est entrée dans le département du Rhône en 1852 (elle était auparavant dans l’Isère), tandis que l’église de Parilly est restée la propriété du diocèse de Grenoble jusqu’en 1955 (elle a été construite après la loi de séparation de 1905). Il insiste également sur les liens étroits entre le lieu de culte et la première vague d’immigration, composée d’Espagnols, d’Italiens et de Polonais. D’ailleurs, les remarquables vitraux de T.G. Hanssen, posés en 1946, placent la Sainte Famille au cœur du monde ouvrier : Marie repasse le linge, Joseph travaille à l’atelier bois de l’usine et Jésus lui apporte son panier-repas. « Les scènes religieuses de ces vitraux étaient bien peu conventionnelles, remarque Gérard Petit, et elles ont choqué certaines personnes à l’époque. »
Le samedi après-midi, la visite de l’église s’est croisée avec une initiative de la médiathèque Lucie-Aubrac. Là, une vingtaine de participants ont d’abord regardé une exposition sur le patrimoine architectural du XXe siècle à Vénissieux avant de prendre un bus qui les a conduits à l’église de Parilly, au futur groupe scolaire Joliot-Curie et à l’école Pasteur (avec la participation de l’architecte Denis Guillet).
« Les gens étaient contents, commente Claire Venard (de la médiathèque Lucie-Aubrac), ravis de découvrir Vénissieux et son histoire. Quelques-uns habitaient notre commune, d’autres venaient de Lyon. Cela leur a permis de porter un autre regard sur la ville. Quelques personnes qui étaient à l’église de Parilly ont poursuivi la visite avec nous. »
À la médiathèque, l’exposition sur le patrimoine architectural reste visible jusqu’à la fin du mois de novembre. Elle sera remontée début janvier, augmentée d’images de la ville prises par des lycéens de Marcel-Sembat, qui composeront une double vision de Vénissieux, patrimoniale et telle que la jeunesse la voit.