En mars dernier, au moment où il annonçait son “intention de se retirer du photovoltaïque d’ici 2014 pour des raisons de compétitivité”, le groupe Bosch s’était fixé pour objectif de trouver un repreneur pour le site de Vénissieux avant la fin du mois de septembre. Faute de quoi les chaînes de montage de panneaux solaires fermeraient et un plan social serait mis en œuvre. Un peu plus de 220 emplois sont en jeu. À quatre semaines de l’échéance, il n’y a toujours pas de repreneur.
Plusieurs ont pourtant manifesté leur intérêt ; quelques-uns, en particulier l’italien Pufin Power, ont même engagé des discussions plus avancées. Mais sans résultat probant. D’après les informations données à la fin du mois de juillet par Guy Maugis, le président de Bosch France, lors d’une rencontre avec le personnel de Vénissieux, les négociations se poursuivraient avec deux candidats : un acteur du secteur photovoltaïque européen et un groupe spécialisé dans le bâtiment désireux de diversifier ses activités. Mais là encore rien de plus précis sur les chances d’aboutir ou sur le projet industriel de ces repreneurs.
Afin de calmer l’inquiétude légitime des salariés — ils ont débrayé à plusieurs reprises durant la première quinzaine de juillet —, le patron de Bosch France a pris des engagements sur le volet social. En cas de reprise du site et dans l’hypothèse où le repreneur viendrait à se montrer défaillant, le groupe allemand garantirait les emplois sur une durée de trois ans. Si la reprise ne portait que sur une partie des installations et des emplois, un accompagnement serait mis en place sous forme de départs volontaires ou en préretraite. Et si le site fermait totalement, Guy Maugis a promis un plan social “de qualité”.
Mais ces annonces n’ont pas totalement convaincu le personnel. La CGT notamment ne cache pas son scepticisme. “Garantir les emplois ça veut dire quoi ?, interroge Serge Truscello, le délégué du syndicat. Doit-on comprendre que Bosch paierait les salaires ? Tout cela reste flou et ambigu. Pour notre part nous restons sur nos positions, à savoir que le groupe est suffisamment puissant pour pouvoir garantir un avenir industriel au site de Vénissieux.”
La CFDT également déplore que les salariés ne sachent « rien ou presque des discussions qui semblent se poursuivre » et redoute un scénario catastrophe. Le syndicat a adressé une lettre ouverte au président la République dans laquelle il lui demande de « ne pas laisser s’opérer un tel désastre social et industriel », tout en l’invitant à se rendre à Vénissieux, à l’image de la chancelière Angela Merkel qui est allée à la rencontre des salariés du site Bosch d’Arnstadt, également menacé de fermeture.
Derniers commentaires