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Kem One : la CGT propose un projet de reprise alternatif

Le tribunal de commerce de Lyon doit bientôt se prononcer sur la reprise ou la liquidation judiciaire de Kem One. Huit repreneurs sont sur les rangs. La CGT défend un projet alternatif qui associerait l’État à des opérateurs privés.

Le tribunal de commerce de Lyon se prononcera le 26 septembre sur la reprise ou la liquidation judiciaire de Kem One. Huit repreneurs sont sur les rangs. La CGT est porteuse d’un projet alternatif qui associerait l’État à des opérateurs privés.

1300 emplois menacés, notamment chez nos voisins de Saint-Fons et à Balan dans l’Ain. C’est peu dire que l’avenir de l’entreprise chimique Kem One (ex-Arkema) est lourd d’enjeux. Plusieurs études, dont les résultats ont été confirmés par le ministère de l’Économie, ont conclu que la disparition de tout ou partie de Kem One entraînerait, par effet domino, entre 7000 et 20000 suppressions d’emplois.
Vendu pour 1 euro symbolique, il y a tout juste un an, à l’homme d’affaires américano-suisse Gary Klesch, le pôle PVC d’Arkema n’a pas tardé à se retrouver en cessation de paiement et a été placé en redressement judiciaire le 27 mars dernier. Un naufrage financier qui venait valider les craintes exprimées très tôt par la CGT : pour le syndicat, la cession n’avait pour seul objectif que de conduire l’entreprise à la faillite et de sous-traiter ainsi le licenciement d’une partie significative du personnel à un mandataire judiciaire. La CGT, aidée de l’avocat Fiodor Rilov — une star du barreau spécialisé dans les luttes sociales — a du reste intenté une action devant le tribunal de grande instance en vue d’obtenir l’annulation de la cession.
Mais c’est devant le tribunal de commerce de Lyon que va se jouer l’avenir de Kem One. Le 26 septembre, la juridiction commerciale se prononcera en effet sur la reprise ou la liquidation judiciaire de l’entreprise. Elle devait le faire dès le 9 juillet mais la décision avait été repoussée de deux mois pour laisser aux repreneurs potentiels le temps de parfaire leurs projets.
Huit repreneurs dont l’identité est restée confidentielle sont sur les rangs. Ils ont jusqu’au 9 septembre pour déposer leurs dossiers.
“Mais ils émanent de fonds d’investissement étrangers dont le seul objectif est une rentabilité à deux chiffres après restructurations et découpes douloureuses”, dénonce la CGT. Le syndicat est porteur d’un projet alternatif qui associerait l’État (à travers la banque publique d’investissement) aux opérateurs privés (Total, Arkema, LyondellBasell) qui structurent la filière chimique française. “Un projet économique cohérent et confortant des milliers d’emplois de haute technicité”.
Cette initiative a déjà reçu le soutien des élus de gauche (PS, Front de gauche, EELV et parti radical) du Conseil régional Rhône-Alpes. La CGT a par ailleurs interpellé le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
L’Union locale CGT de Vénissieux/Saint-Fons prend également sa part dans cette campagne de sensibilisation. François Marques, son secrétaire général, a écrit au sénateur communiste Guy Fischer, et à la sénatrice-maire de Saint-Fons, la socialiste Christiane Demontès, pour qu’ils interviennent auprès de Matignon “afin qu’une solution garante de l’intérêt de notre industrie nationale soit étudiée et mise en œuvre”.

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