La dernière séance du conseil municipal avant la coupure estivale était particulièrement chargée. Les élus avaient notamment au menu un gros volet financier comprenant la clôture des comptes 2012, le budget supplémentaire de l’exercice 2013, et surtout la présentation d’un rapport de la Chambre régionale des comptes (émanation de la Cour des comptes) sur la gestion de la commune entre 2004 et 2011.
Un rapport aux conclusions plutôt favorables. “La situation financière de la commune apparaît équilibrée, est-il écrit. L’autofinancement atteint un niveau satisfaisant et les investissements sont contenus.” Michèle Picard, le maire, n’a pas manqué de s’en féliciter : “L’opposition parlait d’endettement et de gestion hasardeuse, voilà un cinglant démenti. Dans le contexte de la crise actuelle, c’est un satisfecit indéniable, et c’est surtout le gage que l’élan de Vénissieux s’inscrit aujourd’hui, à moyen et long terme.”
Jean-Maurice Gautin, au nom des élus communistes et apparentés, a enfoncé le clou en déclarant qu’ “un budget emprunt de l’idéologie communiste, ça tient la route !” Allusion ironique aux termes critiques régulièrement assénés par les élus de droite et d’extrême droite au conseil.
Les autres groupes politiques ont davantage réagi sur les recommandations émises concernant la gestion des ressources humaines. La Chambre régionale des comptes pointe en effet le poids “important” des dépenses de personnel et le niveau élevé de l’absentéisme. Lotfi Ben Khelifa (PS) a demandé à réfléchir à “une meilleure utilisation des personnels et des moyens et à une optimisation des missions”. Tandis qu’Éléazar Bafounta (PRG) invitait à “prendre en compte ces remarques pour s’améliorer encore plus”.
“Ces choix forts, nous les revendiquons”
Dans l’opposition, le ton était nettement plus tranchant. Christophe Girard a trouvé matière à se livrer à son exercice favori en dénonçant “une déficience élevée du management”. Selon Geneviève Soudan (Vénissieux écologie) — qui siège toujours dans la majorité mais a rejoint récemment une liste d’opposition dans l’optique des municipales de 2014 — “nous sommes loin d’une gestion rigoureuse soucieuse des deniers des Vénissians”. Et Maurice Iacovella (sans étiquette) préconisait d’ “engager très rapidement un réel examen des moyens actuels de la municipalité en fonction des missions communales de service public dues aux Vénissians”.
Loin de nier l’importance des dépenses de personnel, le maire a choisi de les assumer. “Nous avons engagé depuis 2010 une maîtrise de ces dépenses, a rappelé Mme Picard, mais la question de fond c’est tout simplement une question d’orientation politique. Nous avons fait le choix de nous donner des moyens humains et financiers pour mener nos politiques enfance, petite enfance, en matière de santé, d’accès à la culture, aux sports, mais aussi en matière de sécurité publique. Ces choix forts, nous les revendiquons, tout comme nous revendiquons les acquis et avantages à l’égard de nos agents que le rapport mentionne.” Une vision partagée par Marie Seemann (LO), qui soulignait : “Tous ces employés municipaux sont indispensables à la population, surtout en période de crise où ils pallient bien souvent au désengagement de l’État”.