« En mars 2014, je conduirai une liste de large rassemblement à gauche pour continuer à faire vivre les valeurs progressistes de Vénissieux », a annoncé le 6 juin Michèle Picard.
C’est déjà un pré-bilan de l’équipe municipale sortante de Vénissieux qu’a présenté jeudi dernier Michèle Picard, le maire élu au printemps 2009, après la démission d’André Gerin au bout de 24 ans de mandat. Et déjà un pré-programme électoral. « Les habitants me demandent souvent si je vais me représenter. Alors, oui, je leur dis que je souhaite continuer à bâtir avec eux la ville de demain. Une ville dynamique et solidaire », a-t-elle assuré.
Michèle Picard était ainsi la première à présenter sa candidature, jeudi 6 juin. Et c’est avec l’accord des communistes de la ville qu’elle le fait, précise Serge Truscello, le secrétaire de la section du PCF : « Nous en avons débattu en janvier, dans le cadre de la préparation du congrès de notre parti. » Mais quid du « large rassemblement » que Michèle Picard ambitionne de créer, quand certains socialistes alliés à des écologistes et au Modem projettent de monter une liste à part ? « Des discussions ont été entamées entre sections politiques, assure Serge Truscello, et nous constatons la volonté —a priori— de continuer à travailler ensemble. Le Parti socialiste, à Vénissieux, se dit à la gauche du PS. Étant nous-mêmes à la gauche du PCF, on devrait arriver à s’entendre. De plus, à Vénissieux, nous sommes toujours arrivés à construire le rassemblement à gauche. Pour notre part, nous souhaitons que cela se poursuive ainsi. Les communes sont des structures au plus proche de la population, elles permettent de dépasser les clivages politiques. Pourquoi casserait-on cela ? »
À propos de commune, il risque pourtant d’y avoir friction sur un sujet grave : la Métropole de Lyon. En première lecture, le Sénat a donné le 4 juin son feu vert à ce projet de loi, qui viendra le 15 juillet devant l’Assemblée nationale. Si le projet est voté, la première métropole française à compétences étendues pourrait naître le 1er janvier 2015. Ce projet est porté par Gérard Collomb et Michel Mercier, et les socialistes de Vénissieux y sont favorables. Ce n’est pas le cas des communistes, qui se sont engagés dans une grande bataille pour obtenir un référendum local, à l’image de celui qui a été organisé en Alsace récemment. Pétition, rassemblement le 24 juin pour le prochain conseil du Grand Lyon, et rassemblement national le 15 juillet à Paris, telles sont d’ailleurs les propositions lancées lors d’une réunion organisée mercredi par les conseillers généraux de Vénissieux. « La commune, il est indispensable de la conforter, assure Michèle Picard, car c’est le premier maillon de notre République, un espace de proximité pour les habitants. Nous, nous voulons maintenir nos budgets, une politique sociale en faveur de l’enfance, de la jeunesse, des anciens… Quelle transparence y aura-t-il sur le fonctionnement, le budget et les choix politiques de cette métropole ? Quelle sera la place du citoyen, sa possibilité de porter les enjeux vénissians pour qu’ils deviennent des enjeux d’agglomération ? »
Malgré ces inquiétudes, les deux responsables communistes estiment que la métropole ne doit pas constituer un point de blocage. Pas plus que ne l’ont été, il y a quelques années à Vénissieux, les discussions sur métro et tramway. « Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec les socialistes, on n’était pas d’accord, rappelle Serge Truscello. Mais on a toujours su dépasser ces clivages pour constituer un rassemblement dans l’intérêt des habitants. On ne va pas se laisser enfermer dans des obstacles. Sinon, cela voudrait dire qu’il n’y aurait aucune liste d’union. Ni ici ni ailleurs. »
Interrogée par ailleurs sur le vide que pourrait créer dans l’équipe le départ probable de certains de ses adjoints les plus proches, Michèle Picard lance : « On a su faire avec le maire, André Gerin, à qui j’ai succédé il y a quatre ans. Je ne vois pas pourquoi on ne saurait pas faire avec le groupe. Faites-nous confiance ! »
« Depuis quatre ans, je prends à bras-le-corps tous les dossiers de la ville, conclut Michèle Picard. Et je travaille pour l’intérêt général et le vivre ensemble. Je conduis la majorité municipale et j’impulse une dynamique pour faire avancer les projets de la ville, pour que nous soyons tous plus réactifs dans la prise en compte des préoccuaptions et des attentes des Vénissians. Forte de notre bilan, j’entends poursuivre le formidable bond en avant de Vénissieux et conduire une liste de large rassemblement à gauche pour continuer à faire vivre les valeurs progressistes de notre ville, pour bâtir avec les habitants la ville de demain, dynamique et solidaire. »
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