La négociation a été longue et probablement serrée entre la police nationale (DDSP) et la mairie de Saint-Fons. Pour preuve : la conférence de presse qui devait apporter des éclaircissements sur la décision de fermeture du poste de police saint-foniard a été reportée à deux reprises. Le directeur départemental de la sécurité publique, Albert Doutre, et le maire, Christiane Demontès, sont finalement parvenus à un accord qu’ils ont présenté ensemble, à l’hôtel de ville, ce lundi 6 mai. “Le compte n’y était pas”, a déclaré Christiane Demontès, sans faire mystère des difficultés qui ont dû être surmontées. Pour cause de fréquentation insuffisante (moins de deux plaintes déposées par jour), la DDSP a en effet décidé de fermer le poste de la rue Anatole-France. Les Saint-Foniards — tout comme les Feyzinois depuis qu’ils sont sortis de la zone gendarmerie — sont renvoyés vers le commissariat de Vénissieux. “Ce n’est ni une question d’argent ni une question d’effectifs, a assuré Albert Doutre. Il s’agit d’assurer un maillage plus efficient du territoire en privilégiant les patrouilles sur la voie publique. Deux fonctionnaires étaient bloqués dans le poste de police pour une activité qui ne le justifiait pas.”
Christiane Demontès, d’abord hostile à cette fermeture car “il n’est jamais agréable à un élu de voir partir un service public”, a fini par se ranger aux arguments de la DDSP. Mais en posant ses conditions. Elle a obtenu que deux équipes (soit quatre personnes) patrouillent quotidiennement à Saint-Fons. Par ailleurs, elle a exigé que les habitants puissent continuer à déposer des plaintes et des mains courantes localement. En s’adressant à la police municipale, les Saint-Foniards pourront prendre rendez-vous avec des agents de la police nationale, seuls habilités à enregistrer les déclarations. “Un service public ne se réduit pas à la présence d’un bâtiment”, a consenti Christiane Demontès, tout en prévenant qu’elle serait “très attentive dans les semaines qui viennent, pour voir si cette nouvelle organisation convient aux habitants”.