Mercredi, Windhager remettait ses projets de contrat de travail à treize salariés, excluant tous les délégués syndicaux CGT du “nouveau projet” pour le site Veninov de la rue Eugène-Maréchal. Jeudi, le tribunal de commerce accordait un nouveau délai, jusqu’au 15 mai, au groupe autrichien pour présenter un calendrier de reprise de l’activité conforme aux ordonnances rendues en mai 2012. Une “énorme déception” pour Stéphane Navarro (CGT), qui regrette que “les choses ne bougent toujours pas assez vite et que l’on ne mette pas Windhager face à ses responsabilités”. “Le déroulé normal de la procédure”, estime au contraire Éric Kurtz, directeur de Windhager France.
“Nous avons respecté nos engagements, affirme Éric Kurtz : accorder une priorité pour les entretiens aux anciens de Veninov qui se sont battus pour sauver l’usine. Il y a eu une première vague de rencontres, avec vingt personnes. Nous en avons retenu quatorze. Il nous en faut six de plus, nous allons donc lancer une nouvelle série d’entretiens, avec d’autres anciens de Veninov inscrits à Pôle emploi. S’il le faut, nous irons également chercher des personnes extérieures à Veninov dans un troisième temps.” Quant au fait que les premières embauches ne concernent aucun délégué CGT, Éric Kurtz réfute toute discrimination syndicale : “Nous avons défini les profils de chacun. Nous avons proposé des postes et des évolutions en rapport avec nos besoins. Pour certains, la motivation était proche du néant. Deux d’entre eux occupaient des postes d’acheteur et ne voulaient faire que cela alors qu’il n’y aura pas d’acheteurs dans un premier temps. Comme ils ne se montraient pas assez flexibles, nous avons choisi de ne pas les prendre. Pour lancer une entreprise, une relation de confiance doit s’établir. Cela n’a pas été le cas pour certains.”
“Le site de production ouvrira ses portes dès le 15 avril au matin”, indique dans un communiqué le groupe autrichien. Et le directeur de Windhager France d’adresser un message en guise d’avertissement aux quatorze Veninov ayant reçu une proposition de contrat : “Pour l’instant, une seule personne a signé. Pour les autres, si elles ne sont pas là lundi, il sera trop tard. Nous, on a envie que cette entreprise redémarre. On a assez perdu de temps. »
Étonnant aplomb, non ?