Les députés ont entamé cette semaine à l’assemblée nationale les discussions concernant le projet de loi sur l’emploi qui transpose l’accord national interprofessionnel, datant du 11 janvier. Des discussions qui s’annoncent houleuses, tant cet accord ne semble pas faire l’unanimité au sein même de la majorité. Mais, dans la majorité, il y a aussi des convaincus. Et parmi ceux-là, le député de la 14e circonscription du Rhône, Yves Blein. La CGT, fermement opposée à cet accord, a donc décidé d’interpeller l’élu, pour “le mettre face à ses responsabilités”, dixit François Marques, secrétaire général de l’union locale.
“Nous vous interpellons aujourd’hui et prenons à témoin la population : pensez-vous qu’elle approuve votre démarche ?, écrit ainsi le syndicat. Pensez-vous que vos administrés trouvent normal de valider ce qui se passe actuellement dans les entreprises telles que Bosch Vénissieux, Goodyear, qui ont appliqué ce type d’accord pour, soi-disant “sauver l’emploi” et qui, maintenant, jettent à la rue des milliers de salariés ? Trouvez-vous juste de légiférer pour entériner un accord qui n’a été signé que par des organisations syndicales minoritaires ?”
Et la CGT de détailler les dérives de cet accord, qui motivent une journée d’action nationale prévue pour ce mardi 9 avril : “Les accords de “maintien dans l’emploi” permettent aux directions de baisser la rémunération des salariés “en cas d’éventuelles difficultés”. Les accords de “mobilité interne” autorisent l’employeur à licencier le salarié pour “motif personnel”, si celui-ci refuse d’aller travailler à l’autre bout de la France. Le licenciement deviendrait une simple formalité. De façon générale, l’information et l’intervention des représentants des salariés seraient réduites à des délais tellement courts que leur efficacité est menacée. Dans certains cas, l’expert ne disposerait que d’une dizaine de jours pour rendre son rapport.”
Dans cette lettre qui est diffusée aux habitants de la circonscription avant le vote des députés à l’assemblée nationale, la CGT rappelle ses revendications : un droit de veto suspensif des élus du personnel sur les plans de licenciements, une loi contre les licenciements boursiers, la présence de représentants des salariés dans les conseils d’administration et de surveillance, la construction d’un droit au travail à temps plein, une taxation de tous les CDD et des contrats d’intérim… “Soyez attentifs et exigeants envers ceux qui, maire, député ou sénateur, s’apprêtent à soutenir ou voter la loi qui entérinerait cet accord de régression sociale, car alors, ce sont vous-mêmes, vos enfants, qui perdront leur protection contre les licenciements, les délocalisations, la flexibilité du travail”, conclut le syndicat.
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