L’Observatoire régional de santé Île-de-France (ORS), l’Unité de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) et la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) publient aujourd’hui les résultats de la seconde édition de l’étude Abena sur l’alimentation et l’état nutritionnel des bénéficiaires de l’aide alimentaire, menée en 2011-2012.
L’édition 2011-2012 actualise la description des profils socioéconomiques, les habitudes alimentaires et les marqueurs de l’état de santé des bénéficiaires de l’aide alimentaire, et permet de décrire les évolutions intervenues depuis 2004-2005. Les personnes ayant recours à l’aide alimentaire connaissent, en effet, des contraintes liées à leurs conditions de vie qui ont notamment un impact sur leur santé, même si le recours à cette aide devrait permettre d’en atténuer les effets délétères.
L’état de santé des usagers de l’aide alimentaire demeure préoccupant avec des prévalences des pathologies liées à la nutrition (obésité, hypertension artérielle, diabète, certains déficits vitaminiques) particulièrement élevées. Par exemple, 35% des femmes recourant à l’aide alimentaire étaient obèses en 2011-2012, soit le double de ce qui est observé en population générale. Néanmoins, l’évolution favorable de certains marqueurs biologiques de l’état nutritionnel, comme la baisse de l’anémie par carence en fer, encourage à poursuivre les actions entreprises pour améliorer l’organisation de l’aide alimentaire (quantité et diversité des aliments proposés, choix donné aux usagers…).
L’étude souligne des consommations faibles de certains groupes d’aliments alors qu’ils sont recommandés pour leur valeur nutritionnelle. Il s’agit, en particulier, des fruits et légumes et des produits laitiers moins consommés par les bénéficiaires de l’aide alimentaire qu’en population générale. Cependant, de légères améliorations ont été observées depuis 2004-2005.
Plus de la moitié des usagers des structures distribuant des denrées à emporter déclaraient avoir recours exclusivement à l’aide alimentaire pour se procurer des produits non périssables (pâtes, riz, farine, etc.), des conserves ou du lait UHT. Cette proportion a doublé depuis 2004-2005 pour les produits non périssables. La moitié des bénéficiaires (51%) ont eu recours à l’aide alimentaire depuis plus de deux ans. Ils étaient 34,5% en 2004/2005.
Enfin, l’étude rappelle l’hétérogénéité des profils des usagers de l’aide alimentaire et leurs conditions de vie difficiles, en termes de situations familiales, d’emploi, de logement, ainsi que de renoncement aux soins.
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