Dans la région lyonnaise, ils seraient entre 5000 et 10 000. Pourtant la communauté alevi reste méconnue. Samedi 16 mars, à l’invitation du centre culturel des Alevis de Lyon dont les locaux sont situés à Vénissieux, plus de 800 personnes ont afflué vers la salle Irène-Joliot-Curie pour assister à un concert de musique traditionnelle.
Deux chanteuses avaient spécialement fait le déplacement de Turquie pour l’occasion. Après un mot d’accueil du maire, Michèle Picard, les représentations se sont enchaînées au son du saz, ce luth à manche long que l’on rencontre de la Bosnie jusqu’à l’Azerbaïdjan.
S’ils se rattachent historiquement à l’islam chiite, les Alevis sont très différents dans leurs pratiques quotidiennes des chiites iraniens et a fortiori des sunnites. Ils croient en Allah, Mahomet et Ali (considéré comme un saint), mais ne prient pas cinq fois par jour, n’observent pas le pèlerinage à La Mecque, jeûnent pendant le mois de Muharrem et non celui de Ramadan et ne fréquentent pas de mosquée. Les femmes ne portent pas le voile, l’alcool n’est pas interdit. Pour résumer leur spiritualité, les Alevis ont coutume de dire que “le plus beau Livre à lire est l’être humain”.
En Turquie, l’alévisme est la 2e religion du pays après l’islam sunnite traditionnel. Les Alevis représentent selon les estimations entre 15 % et 25 % d’une population qui s’élève à 75 millions d’habitants. Il s’agit donc d’une minorité très importante. Toutefois le culte alevi, très ancien, est toujours officiellement ignoré par le gouvernement d’Ankara.
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