Durant 120 minutes, l’ASM a fait front et s’est montrée plus adroite à la séance des tirs au but, emportant ainsi sa qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe de France.
Les tirs au but ? Une sacrée bien belle habitude prise depuis quatre rencontres déjà. En effet, c’est de cette façon que l’ASM avait obtenu ses trois précédentes qualifications consécutives face à Grenoble, Beaulieu puis Savigneux. Le Poiré-sur-Vie aurait dû se méfier, d’autant que le portier Maxime Cassara était encore dans un bon jour. Il n’a pas eu vingt arrêts à assurer, à peine quatre durant la partie. Mais il a fait le job, des deux poings, d’une claquette ou en y mettant le bout de crampon. Et ses deux sauvetages lors de la séance des tirs au but ont permis aux Vénissians de s’offrir un exploit qui fera date.
Les Vénissians avaient bien préparé leur coup, d’abord par une solidarité de tous les instants dès le début du match. Et dans la foulée, une accumulation de petits détails techniques qui se sont avérés payants : l’incorporation de deux grands gabarits dès le coup d’envoi, Laviolette et Benbraïek, pour répondre au défi physique. D’autres défenseurs moins imposants mais précieux dans les duels, Daoaudji dans l’axe, Granturco et Rolland sur les côtés. Ensuite, un milieu de terrain constitué de joueurs besogneux autour d’Aït El Mouden. Enfin, des attaquants avant tout défensifs… Karim Mokeddem, l’entraîneur, avait eu le flair d’imposer Bouskine comme relayeur autour de Kouam. Frais comme un gardon, le jeune homme a avalé les kilomètres.
Les Vendéens du Poiré-sur-Vie ont certes connu des moments forts, des moments de domination comme lors de la deuxième mi-temps, mais ils n’ont jamais pu faire douter ces Vénissians solidaires comme jamais, courageux à souhait, brillants… “Je ne les ai jamais vus comme cela, explique Alain Caveglia, le parrain de la soirée. Ils ont été très forts !” Même constat pour le parterre d’élus, Michèle Picard, en tête, qui, en offrant le pot de l’amitié aux Vendéens, avant le coup d’envoi, avait eu cette réflexion… : “Que le meilleur gagne, mais excusez-moi messieurs les dirigeants du Poiré-sur-Vie, j’espère que ce sera l’AS Vénissieux-Minguettes qui s’invitera en 8e de finale ! Ils ont jusqu’à présent été admirables.” Après la rencontre, lors de la cérémonie assurée par l’ASM, le maire a même eu du mal à trouver ses mots. “Que d’émotion ! »
Dans les tribunes et tout autour du stade, un mélange de sportifs issus de diverses associations ou même des gens peu habitués à ce genre de rencontres ont chanté, crié, sifflé, encouragé. Le monde du taekwondo, du karaté, du foot voisin, du basket, du rugby avec un Francis Rambeau, vice-président de l’USV, coiffé du béret basque « porte-bonheur », des commerçants de la ville, des footballeurs des clubs de Vaulx, Lyon-Duchère, Saint-Priest et des centaines d’anonymes… Vers 22 heures, la folie est devenue contagieuse, le stade Laurent-Gérin est devenu fou. Seule la Coupe offre ce genre de temps forts. On en redemande.
Et maintenant, qui sera le prochain adversaire du Petit Poucet de la coupe ? Réponse ce soir.
À Vénissieux, stade Laurent-Gérin.
AS Minguettes-Vénissieux (CFA2) – Le Poiré-sur-Vie VF (Nat.) : 0-0 (4-3 aux tab)
Arbitres : S. Moreira,
1 400 spectateurs
Avertissements : Daouadji (80e), Granturco (87e) côté AS Minguettes. Lepaix (98e) côté Poiré-sur-Vie VF.
Tirs au but de l’ASM réussis par Rolland, Kouam, Lopez et Laviolette. Pour Le Poiré, réussites de Marie, Gbohou et Lefaix.
AS Minguettes : Cassara, Rolland, Granturco, Laviolette, Daouadji, Ait El Moudem, Berrezkami, Benbraiek (Coste, 73e), Kouam, Bouskine (Lopez, 110e), Chamed (Venet, 76e). Entraîneur : Karim Mokeddem.
Le Poiré-sur-Vie VF : Pichot, Marie, Le Goff, Rocher, Kodjia (Jacuzzi, 90e), Heloise, Gazeau (El Hamzaoui, 64e), Das Neves, Kifoueti, Lefaix, Bourgaud (Gbohou, 106e). Entraîneur : Oswald Tanchot.