Au départ, les dysfonctionnements n’avaient rien d’alarmant. Un changement profond d’organisation rend compréhensible une certaine période de rodage. Sauf que les semaines ont passé, sans amélioration notable. En décembre, tant au centre-ville que sur le plateau des Minguettes, la qualité du ramassage des déchets ménagers laissait toujours à désirer. Pierre-Alain Millet, adjoint à l’environnement et au cadre de vie, s’en est ouvert à la direction de la collecte du Grand Lyon. Laquelle a indiqué que des actions étaient en cours pour corriger ces dysfonctionnements. Mais durant les fêtes, la situation a empiré. Y compris dans des quartiers plus excentrés, comme le Moulin-à-Vent, qui n’étaient pas touchés jusqu’ici par cette dégradation du service. Pour ne rien arranger, d’autres problèmes spécifiques se sont ajoutés autour des nouveaux silos enterrés dans plusieurs quartiers des Minguettes. Avenue de la Division-Leclerc notamment, une voirie inadaptée au passage des camions et le stationnement gênant de certains riverains ont conduit à un amoncellement d’ordures. En attendant un nouvel aménagement urbain, la Ville a dû prendre un arrêté de circulation provisoire.
Vénissieux n’est pas la seule ville concernée par cette baisse générale de la qualité du service de ramassage des poubelles. Six autres communes de l’agglomération connaissent des problèmes semblables. “La situation devient inacceptable pour beaucoup de riverains, le maire reçoit des dizaines de lettres et de messages de protestation”, souligne Pierre-Alain Millet, qui pointe d’abord “une communication insuffisante du Grand Lyon pour informer le public des changements d’organisation.”
Plus de dialogue social
Mais le mal semble bien plus profond. Il touche également à l’organisation même des services de collecte. “Le nouveau système a pour objectif principal d’équilibrer les charges de travail entre les différentes tournées, rappelle l’adjoint. Cela a conduit a de nombreuses modifications. La composition des équipes a changé, et les équipes ne font pas toujours les mêmes tournées. Du coup, le personnel ne s’y retrouve plus vraiment. Les habitudes ont été chamboulées, l’efficacité s’en ressent, et la motivation aussi sans doute. Au-delà d’une meilleure information auprès des usagers, je crois donc que nous avons besoin de ressources dédiées au dialogue social.”
Le 11 janvier, Pierre-Alain Millet est intervenu à nouveau auprès du Grand Lyon, pour obtenir “un renfort des services d’organisation de la collecte et la mise en place de moyens de dialogue avec les agents pour sortir des difficultés.” Il a adressé un courrier dans le même sens à Thierry Philip, vice-président de la communauté urbaine.
L’adjoint à l’environnement insiste sur le fait que “le service public de la collecte est essentiel pour le quotidien des habitants. C’est tout l’enjeu de la propreté, un enjeu du quotidien pour le vivre ensemble. On le sait à l’occasion des conflits sociaux, comme celui qui s’est produit au printemps dernier à propos du changement géographique entre public et privé. Une ville sans collecte des déchets ne vit plus normalement, et des enjeux de santé publique se posent très vite. J’ai demandé à rencontrer les agents de la collecte sur Vénissieux. Ils doivent être reconnus, mais ils ont aussi le devoir de faire vivre ce service public de proximité.”