Une demi-heure de moins en classe par jour, mais un temps de présence hebdomadaire à l’école identique, moyennant une demi-journée supplémentaire le mercredi ou le samedi matin : voilà en substance ce que prévoit la réforme des rythmes scolaires. Le gouvernement souhaiterait une application dès septembre de 2013, se disant prêt à aider financièrement les communes les plus réactives. Mais les enseignants dénoncent un alourdissement de la charge de travail. Et redoutent l’apparition d’inégalités territoriales si les collectivités prennent en charge le temps périscolaire.
Le 20 novembre dernier, le chef de l’État a demandé au gouvernement de mettre en place, à la rentrée 2013, un fonds spécifique de 250 millions d’euros pour accompagner les collectivités qui mettront en œuvre la réforme des rythmes scolaires à cette date. Depuis, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a précisé dans un courrier adressé aux présidents des associations d’élus les modalités de cette aide financière. Le Gouvernement accordera 50 euros pour chaque élève. Ce montant sera majoré de 40 euros dans les communes urbaines et rurales en difficulté. Les communes qui attendront 2014 pour rétablir la semaine de 4 jours et demi devront demander une dérogation et ne pourront pas bénéficier de l’aide forfaitaire.
Selon le Premier ministre, ces dispositions ont été arrêtées pour inciter les communes à mettre en œuvre le plus rapidement possible une réforme utile pour l’apprentissage des enfants. Jean Marc Ayrault a également précisé qu’il serait mis en place des aménagements en terme d’organisation pour accompagner les communes. L’assouplissement du taux d’encadrement en centre de loisirs ainsi que l’aide aux dispositifs d’accompagnement éducatif en font partie.
Si l’association des maires des grandes villes de France a accueilli favorablement la répartition de l’aide financière, les syndicats enseignants condamnent unanimement cette réforme. « Nous nous opposons à l’organisation de la semaine telle qu’elle est proposée par le ministère – N.D.L.R. : 4 jours de 5 h 30 avec une grande pause déjeuner, et 3 heures le mercredi ou le samedi matin – qui n’améliore en rien l’apprentissage des élèves et dégrade les conditions de travail des enseignants », indique Anne Bottéon du SNUipp. « L’ensemble des temps de travail (temps de préparation, lien avec les familles, travail en équipe… estimé à plus de 43 heures hebdomadaires) n’est pas reconnu par le ministre, dénoncent les syndicats dans un communiqué commun. Pire, le service des enseignants se trouve alourdi dans le projet actuel et constitue une perte de pouvoir d’achat conséquente. En outre, si les collectivités territoriales prennent en charge le temps péri scolaire, des inégalités sur le territoire vont sans aucun doute se produire. »
Les organisations syndicales exigent une réforme permettant « d’améliorer les conditions de travail des professeurs autant que les conditions d’apprentissage de nos élèves, dans le cadre d’un service public d’éducation de qualité. » Une réunion d’information syndicale aura lieu à Vénissieux le 16 janvier. La veille, les enseignants seront reçus par les élus, afin de connaître la position de la Municipalité concernant la mise en œuvre de cette réforme.
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