La dernière enquête de ce type réalisée à Vénissieux datait de 2003. Autant dire une éternité quand on sait combien la ville a changé au cours de cette dernière décennie. “Nous voulions savoir ce que les habitants attendent, et savoir surtout si ce que nous faisons est toujours en conformité avec leurs attentes”, a expliqué le maire, Michèle Picard. Le sondage a été effectué par l’institut Ipsos du 22 au 24 octobre, auprès de 602 personnes constituant un échantillon représentatif, interrogées par téléphone. Les résultats tiennent en une grosse vingtaine de pages. Et ils sont positifs. Très positifs même.
76 % des habitants sondés se déclarent ainsi satisfaits de vivre à Vénissieux, autant qu’en 2003. Et ils sont 46 % à avoir le sentiment que la qualité de vie s’est plutôt améliorée. Ils sont aussi 62 % à estimer que l’image et la réputation de la ville sont meilleures qu’auparavant. Et 66 % à penser que Vénissieux est favorisée quand de grandes décisions sont prises pour l’aménagement et le développement de l’agglomération lyonnaise.
Ce haut niveau de satisfaction profite bien entendu à l’équipe municipale, dont l’action est jugée positive par 72 % des administrés. C’est moins qu’en 2003 (78 %), mais mieux que pour les études réalisées en 1994 (64 %) et 1996 (64 % également). Près de la moitié des personnes interrogées (49 %) disent même “soutenir” l’action municipale. Pour Stéphane Zumsteeg, directeur du département “Opinion et recherche” chez Ipsos, “ces résultats montrent que même chez les gens qui n’ont pas voté pour l’actuelle majorité municipale, le taux de satisfaction est bon. On ne sent pas d’hostilité. C’est assez rare pour être souligné.” Et de préciser : “Dans près de 50 % des enquêtes que nous réalisons pour des collectivités locales, les résultats sont décevants pour les équipes municipales en place.”
La municipalité ne réalise pas pour autant un zéro faute. Si son action est très bien perçue dans les domaines des transports publics (85 % d’avis positifs), de l’accueil du public (74 %) ou encore de l’information municipale (74 % également) ; c’est beaucoup moins bien concernant l’aide aux personnes les moins favorisées (52 %), l’action en faveur du 3e âge (51 %), le stationnement (48 %) ou les crèches (39 %). Ces derniers résultats sont toutefois à relativiser par le fait qu’un grand nombre de sondés ne se prononcent pas. Seul le stationnement peut véritablement être considéré comme un point noir avec 45 % d’opinions “plutôt négatives”.
C’est là où la Ville peut le moins que ses administrés attendent le plus
Concernant les attentes des Vénissians, la sécurité (66 %) arrive très largement en tête, devant le logement (42 %), l’aide sociale (34 %), le développement économique de la ville (33 %)… Mais parallèlement, et cela constitue un fait nouveau, les habitants ont bien conscience que la Ville ne dispose pas des coudées franches dans ces domaines. Ils sont en effet plus de la moitié à estimer que les marges de manœuvre de l’équipe municipale sont réduites face à ces problèmes d’ampleur nationale. “Cela vérifie ce que nous avons pu constater dans les conseils de quartier, observait Michèle Picard. Les gens savent mieux aujourd’hui quelles sont les compétences de l’État, de la Région, du Département, du Grand Lyon. Avant, ils avaient tendance à tout mettre sur les dos de la commune.”
Il n’en reste pas moins que c’est dans les domaines où la Ville peut le moins que ses administrés attendent le plus. Ils demandent plus de sécurité, plus de logements, plus d’aide sociale. “On ne peut pas déconnecter les résultats de cette étude de la profonde crise économique et sociale que nous vivons”, considérait le maire. L’exemple du logement social est à cet égard significatif. Dans l’étude réalisée en 1996, 49 % des Vénissians jugeaient qu’il y avait trop de logements sociaux. Ils ne sont plus que 23 % à penser la même chose aujourd’hui. Et 33 % à l’inverse qu’il n’y a pas assez de logements sociaux.
Ces enseignements pourraient amener la municipalité à infléchir sa politique pour les prochaines années. “Ce sondage constitue un document de travail et de réflexion, soulignait le maire. Il nous permettra de procéder à des ajustements de nos actions pour l’avenir.”
Cette enquête Ipsos aura également permis à Michèle Picard de mesurer sa notoriété, trois ans après avoir succédé à André Gerin qui avait occupé le fauteuil pendant un quart de siècle. Les résultats sont de nature à la rassurer : 74 % des sondés disent la connaître. Et ils sont satisfaits à 67 % du travail qu’elle réalise.
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