Faute d’avoir pu participer au défilé de la Biennale de la danse, la Ville et la compagnie Traction Avant ont imaginé « leur » rendez-vous. Guidés par des chorégraphes et filmés par Slimane Bounia, huit groupes de Vénissians, représentant quelque cent vingt personnes, ont dansé dans huit lieux emblématiques. Résultat le 1er décembre sur place et à la médiathèque Lucie-Aubrac.
Malgré le petit vent frisquet qui souffle, elles sont toutes là, tôt le matin, les filles de l’atelier municipal de danse. Après une boisson chaude et un croissant dans les locaux de Traction Avant, au Moulin-à-Vent, les voilà qui s’échauffent dans la cour qui jouxte l’EPJ. Elles écoutent les indications de leur prof de danse et chorégraphe, Margaux Morichon, sous l’œil attentif du réalisateur Slimane Bounia.
Nous sommes au cœur du projet Ici danse, piloté par Traction Avant et soutenu par la Ville, qui réunit huit groupes de danseurs vénissians et autant de chorégraphes. Il s’agit de filmer le chorégraphe seul, dans un lieu emblématique de la commune, puis le groupe dans le même lieu. Toutes ces vidéos seront visibles le 1er décembre à la médiathèque Lucie-Aubrac comme sur le site de Traction Avant et dessineront, selon les termes de Marc Bernard, directeur de la compagnie vénissiane, « une cartographie avec les habitants et les chorégraphes, accompagnés par les musiques de Blaise Batisse, qui est enseignant à l’école de musique. »
Marc donne des précisions sur ce qu’il appelle « la saison 1 » – il espère bien en effet qu’Ici danse se poursuivra l’an prochain puisqu’il connaît des associations qui n’ont pu participer à cette édition mais sont déjà prêtes à se lancer pour la seconde. « Nous avons huit groupes : douze personnes des centres sociaux des Minguettes ont été filmées avec Kader Hamza devant la fontaine de la Maison des fêtes et des familles. Farid Azzout et un groupe de sept femmes des Minguettes l’ont été au stade de l’AS Minguettes. Raouf Ghouila et sept adhérents de la MJC ont dansé devant l’ex-MJC. Serge Bissadissi avait avec lui une cinquantaine d’enfants de l’école du Centre, place de la Paix. Ici, dans la cour de l’EPJ, Margaux est avec sept filles de l’atelier municipal de danse. Il reste encore à filmer Annie Legros et douze personnes de l’association Baylafos le 10 novembre à l’école Pasteur ainsi que Christine Leïté et une quinzaine d’adultes de Max-Barel pour de la danse country, le 14 novembre. »
Une dizaine de jeunes des EPJ devaient, accompagnés de leur chorégraphe Farès, être filmés deux fois déjà mais les conditions météorologiques n’ont pas été favorables (n’oublions pas que les tournages ont toujours lieu en plein air). Ce n’est que partie remise et Marc et Slimane ne désespèrent pas de fixer sur pellicule (numérique) leurs pas de danse.
Avec ces quelque 120 participants, ce premier épisode d’Ici danse est déjà un succès.
Du classique au modern jazz
Eliette Piccolo, qui a accompagné les filles, parle de l’atelier municipal de danse : « Il a été créé à la suite de la dissolution de l’amicale laïque Gabriel-Péri qui, depuis longtemps, faisait beaucoup de classique. Avec Sylvie Rochatin, la direction des Sports et le soutien de la Ville, nous avons lancé l’atelier. Il a démarré à Gabriel-Péri et nous avons intégré le gymnase Colette-Besson depuis quatre ans. Nous avons repris avec du modern jazz et des cours à partir de 9 ans, qui sont donnés par Margaux. Etant donné sa formation, elle sera filmée par Slimane sur une chorégraphie classique. C’est bien car nous n’en avons plus à Vénissieux. »
S’adressant dans un premier temps aux ados, l’atelier a ensuite intégré les plus jeunes, puis les adultes. « Il faut se faire plaisir avant tout, soutient Eliette. Les inscriptions se sont déroulées en septembre mais il reste encore de la place, sauf chez les plus petits. En parallèle au modern jazz, l’atelier propose aussi de la danse orientale avec Aïcha Couscoussa, qui a beaucoup de succès. »
Les danseur(se)s vénissian(e)s collaborent également depuis quatre ans avec la JAAC de Caluire à des spectacles, joués pour la deuxième année au Théâtre de Vénissieux. Quant à Ici danse, Eliette est ravie qu’on puisse « faire vivre Vénissieux autour d’un tel projet ».
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