Le développement de Facebook et autres réseaux sociaux, l’arrivée de Twitter ou encore les téléphones portables ont transformé nos vies, particulièrement celles des adolescents. Quels impacts ont les nouvelles technologies sur la génération collège ? Modifient-elles leur quotidien ? Pour la première fois, l’étude HBSC (Health Behaviour in School-aged Children), qui passe au crible les comportements santé des adolescents dans plus de 40 pays, dont la France, répond à ces questions.
En 2006, l’usage des TIC (technologies de l’information et de la communication) au collège était encore peu répandu parmi les jeunes Français, mais en quatre ans ils ont rattrapé leur retard. L’utilisation d’internet ou du portable y prend une place de plus en plus importante : en 6e, 22 % des garçons et 31 % des filles les utilisent quotidiennement. Ce mode d’échange concerne 46 % des garçons et 65 % des filles à l’entrée au lycée. Leur importance modifie visiblement leurs habitudes sociales : ils sortent moins le soir, sans doute par le fait qu’ils échangent plus par texto ou internet. Les adolescents d’aujourd’hui ont un large réseau d’amis et, contrairement à l’idée qu’on pourrait se faire, ils ne se trouvent pas physiquement coupés des autres du fait des nouvelles technologies. Bien au contraire, plus de 93 % des ados ont au moins trois véritables amis et ont une vie amicale plus riche qu’en 2006.
Ces nouvelles technologies posent aussi des questions sur le plan de la sexualité. Pourtant, selon les chiffres de 2010, la sexualité des adolescents a peu évolué. Près d’un élève sur cinq en 4e et 3e a déjà eu un rapport sexuel. Malgré les craintes nourries par certains éducateurs d’une sexualisation précoce liée notamment à une plus large diffusion de la pornographie, ces proportions (avec 9 % des garçons et 4 % des filles déclarant des rapports avant 13 ans et 25,5 % des garçons avant 15 ans) sont restées stables au cours des dernières années.
Si les TIC contribuent sans doute à diminuer les sorties nocturnes des adolescents, elles perturbent leur sommeil. Ceux qui utilisent un ordinateur ont un temps de sommeil plus court (8 h 06 ), de même ceux disposant d’un téléphone portable équipé d’internet (7 h 59 ) ou encore ceux regardant la télévision le soir dans leur chambre (8 h 16 ). À l’inverse, les élèves de collège qui lisent dorment plus longtemps que les autres (8 h 52).
Alimentation, alcool, drogue, tabac, sport… de nombreuses premières habitudes se créent au collège. Pour le tabac, les années collèges sont marquées par une forte expérimentation : 30 % des élèves avouent avoir essayé de fumer. Cette tendance progresse nettement de la 6e (13 %) à la 3e (52%). En 3e, 16% d’entre eux fument déjà quotidiennement. L’alcool reste le produit psychoactif le plus souvent expérimenté : sept collégiens sur dix déclarent en avoir déjà bu. L’expérimentation de l’alcool, déjà élevée à l’entrée du collège avec 53 % d’expérimentateurs, continue de progresser au cours de ces quatre années. Elle concerne 83 % des élèves de 3e.
Si le collège ne paraît pas être une période spécifique pour découvrir l’alcool, c’est une période où l’abus d’alcool augmente fortement. Ainsi, toutes classes confondues, environ un collégien sur six dit avoir déjà connu au moins une ivresse alcoolique. En 2010, un collégien sur dix a déjà expérimenté le cannabis. Cette tendance est particulièrement marquée chez les élèves de 4e (11 %) et de 3e (24 %).
Même si les adolescents ont tendance à adopter des comportements plus négatifs pour leur santé, certains repères sont en amélioration. Par exemple, on observe globalement une augmentation de la consommation quotidienne des fruits (39 % en 2010 contre 31 % en 2006) et légumes (45 % en 2010 contre 42 % en 2006).
La consommation de sucreries a baissé chez les ados, passant de 28 % en 2005 à 24 % en 2010, les filles en étant les plus consommatrices. Concernant les boissons sucrées, environ un quart des jeunes déclare en boire quotidiennement, sans évolution depuis 2006. Les filles ont généralement de meilleures habitudes alimentaires et font plus attention à ce qu’elles mangent. Elles sont aussi plus nombreuses à s’investir dans une démarche de contrôle du poids, à travers un régime.
Le volet français de l’enquête HBSC a été réalisé par le Service médical du rectorat de Toulouse en collaboration avec l’INSERM – Université Paul-Sabatier, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et l’Association pour le développement d’HBSC. Son financement a été assuré par l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) et l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT).
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