La résidence Aulagne verra bientôt la moitié de ses bâtiments disparaître. La décision, prise par le bailleur, l’Opac du Rhône, a été annoncée aux locataires le 9 octobre, au cours d’une réunion publique pour le moins animée. Rappelons qu’à la suite de l’effondrement de deux plafonds au cours de l’été 2010, l’Opac a décidé de démolir les bâtiments des allées impaires 1 à 17, et de réhabiliter les autres à des degrés divers en fonction de leur âge.
“Les arguments de l’Opac en faveur de la démolition sont recevables, réagissait Christian Falconnet au nom de l’amicale des locataires. Mais nous aurions aimé avoir des éléments chiffrés, afin d’étayer ce choix par rapport aux autres options qui s’offraient à l’Opac du Rhône.”
Pour d’autres locataires, les inquiétudes étaient plus d’ordre financier. “Lorsque les bâtiments seront détruits puis reconstruits, quel sera le niveau du loyer ? Je veux bien revenir à Aulagne, mais seulement si je paie pas plus qu’actuellement !” “Nous étudierons tout cela au cas par cas, ont répondu les responsables de l’Opac. Le reste à charge devrait être sensiblement équivalent.”
Mais plus que le futur, c’est le présent qui a animé la réunion. Les filets de sécurité, installés depuis bientôt deux ans, exaspèrent tout particulièrement les habitants. Certains envisagent même de les couper, sans l’autorisation des experts, qui doivent venir les contrôler cet automne. “Nous avons ces horreurs dans nos appartements depuis trop longtemps, tempêtait une habitante. Ce sont des nids à poussière, araignées et autres insectes. On n’ose plus recevoir personne chez nous !”
“Ces filets ont été installés pour des raisons de sécurité, rappelait Stéphane Goupy. Vous ne devez sous aucun prétexte les retirer.” Cet avertissement n’a pas empêché un habitant de filer chez lui les couper pour les jeter ensuite dans la salle de réunion, dans un geste délibérément théâtral.