Gravement blessée, la collégienne d’Elsa-Triolet, qui s’est défenestrée lundi sous les yeux de son père, va mieux. Après une chute de vingt mètres amortie par une voiture, elle est aujourd’hui hors de danger. Elle souffre de nombreuses fractures, mais aucun organe vital n’est touché. Face à un tel acte, les questions sont multiples . Et d’abord celle-ci : comment cette jeune fille a-t-elle pu arriver à commettre ce geste désespéré ?Véritable fléau, le suicide chez les jeunes entre 15 et 24 ans est, selon les spécialistes, la deuxième cause de mortalité, juste après les accidents de la route. La corde, la défenestration ou l’arme à feu comme moyens : les adolescents semblent désormais calquer leur désespoir sur celui des adultes. Selon l’Inserm, quarante enfants âgés de 5 à 14 ans sont décédés par suicide en France en 2010 ; 600 environ pour les 15/24 ans. Mais combien de tentatives ? Combien d’accidents qui cachaient en réalité des actes désespérés ?
Alors que peut-il se produire dans la tête d’un ado qui passe à l’acte ? C’est la question que l’on peut se poser face à la défenestration de la collégienne d’Elsa-Triolet. Elle avait fait part à ses parents de son mal-être en raison du harcèlement dont elle se disait victime en classe et (ou) via les réseaux sociaux. Pour son père, (sa) « fille avait refusé de faire partie de ces bandes qui se comportent mal, ce qui explique le harcèlement”. Alertée sur ce mal-être, la direction de l’établissement avait trouvé une solution au collège : la jeune fille bénéficiait d’horaires aménagés hors de sa classe, en attendant qu’elle soit admise dans un nouvel établissement.
Une enquête est en cours pour faire la lumière sur les accusations de harcèlement. Mais, pour les psychiatres, les raisons qui poussent un individu (jeunes ou mois jeunes) à de tels actes sont toujours multiples : si le geste semble intervenir en réaction à des événements plus ou moins importants, ils sont révélateurs d’une détresse profonde.