L’après-midi, on avait le choix entre la visite du centre de maintenance de la ligne D. Ou celle de l’ancien cimetière, exercice parfaitement maîtrisé par l’association Viniciacum, qui sait mettre en valeur ce patrimoine funéraire très varié et souvent original. Il y avait enfin la balade contée proposée par le service culturel (arts plastiques), celui des espaces verts et l’Espace Pandora. Trois sculptures bien connues des Vénissians (La nuit américaine de Victor Caniato à Parilly, La Vénissieuse de Geneviève Böhmer sur la place de la Paix et Le lit de Geneviève Dumont dans le parc Louis-Dupic) avaient été « rhabillées végétalement » par la plasticienne Anne Mangeot, avec le concours des jardiniers de la Ville. À chacune des étapes, auxquelles il faut également ajouter le square Pernet-Ducher, dans lequel le directeur des espaces verts, Philippe Laurent, a expliqué le travail de son service, la comédienne Luce Bekistan intervenait, lisant là un poème de Ronsard, ici Du Bellay ou Thierry Renard, là encore José-Maria de Heredia, Verlaine ou Baudelaire. Et captivant à chaque fois l’attention.
Deux des trois sculpteurs étaient présents (la troisième, Geneviève Dumont, étant malheureusement décédée en 1986) et ravis du résultat : « Nous regrettons de ne pas y avoir pensé nous-mêmes ».
« L’environnement vert est d’une grande qualité à Vénissieux, enchaînait Victor Caniato. Cela mérite de réfléchir à des installations de ce type. Le travail d’Anne ne détruit pas l’œuvre mais la met en évidence, avec une note de poésie absolue. »
Quant à Geneviève Böhmer, elle rendait hommage à Madeleine Lambert, récemment disparue, qui accompagna les arts plastiques tout au long de sa vie. Elle était d’ailleurs une habituée des balades contées, celle-ci étant la première qu’elle ne suivait pas.
« Mado était quelqu’un de très important à Vénissieux. Elle a propulsé les artistes, leur a donné des victoires. Elle voyait dans les êtres des choses qu’eux-mêmes ne savaient pas. »
Et, achevait Emmanuel Coustère, directeur du service culturel, « elle a permis à la Ville d’acquérir une belle collection d’œuvres ».
Enfin, devant Le lit, Jacqueline Pradelle, membre de l’association Geneviève-Dumont à Pollionnay, expliquait que la sculpture en ciment englobait les restes d’un véritable lit. « Geneviève voulait mettre de la couleur dans ses œuvres. Grâce à Anne Mangeot, elle en a. » Empli de copeaux peints, Le lit montrait en outre une ombre portée dessinée à partir de fleurs.
Le directeur du service arts plastiques, Jean-Charles Monot, concluait la balade en rappelant que les ateliers Henri-Matisse venaient de reprendre leurs cours et qu’on pouvait toujours s’y inscrire.
Les Journées du patrimoine ne sont pas pour autant complètement finies. Le marché de gros Lyon-Corbas a décidé d’ouvrir, pour la première fois à cette occasion, ses portes au grand public. Pour des raisons techniques, les visites ont été repoussées en semaine, aux 19, 20 et 21 septembre. Deux horaires sont proposés, à 7 heures et 9 heures. Pour ceux qui le désirent, la visite s’achèvera sur un mâchon. La visite est gratuite et le mâchon coûte 15 euros. Inscription obligatoire par mail (aslclaude@orange.fr) ou téléphone (04 72 50 69 53).