Pôle alimentaire de Corbas : après l’incendie, la difficile reprise de l’activité
Après l’incendie qui a ravagé le pôle agro-alimentaire de Corbas, la question du redémarrage du site reste parasitée par celle du nettoyage et de la désinfection des lieux.
166 pompiers, 50 véhicules, 14 lances et 8 canons grande puissance. Une semaine de combat contre le feu et les foyers résiduels. Ce sont les moyens qu’il a fallu déployer pour éteindre les flammes qui ont ravagé, le 29 août, le pôle agroalimentaire de la zone industrielle de Corbas.
Si la plupart des entreprises de la zone industrielle ont pu reprendre leur activité assez rapidement, la question du redémarrage du site reste parasitée par celle du nettoyage et de la désinfection des lieux.
Trois sociétés, qui travaillent ensemble, ont été particulièrement touchées par les flammes : l’usine d’abattage et de transformation de viandes Cibevial, l’entreprise Sodely (qui s’occupe de la découpe) et Stef logistique (congélation et transport de viandes). Les trois emploient au total environ 120 personnes.
C’est du côté de Sodely (groupe Boucheries André) et de Stef logistique que les dégâts sont les plus importants. Dans les deux cas, la plupart des salariés ont été déployés vers d’autres usines ou magasins.
Chez Stef logistique, on indique “gérer l’urgence”. Et pour cause : leurs entrepôts contenaient quelque 8 000 palettes de viande conditionnée. Avant de redémarrer l’activité, il faut commencer par évacuer quelque 4 000 tonnes de déchets organiques, afin d’éviter une pollution bactérienne due aux viandes calcinées. “C’est une belle galère”, indique, laconique, un salarié. Il faudra par ailleurs détruire les structures des entrepôts, gravement endommagées, et abritant potentiellement de l’amiante.
Du côté de Cibevial, d’où est parti l’incendie avant de se propager aux deux autres entreprises par un couloir de communication, les dégâts sont moindres. Les salariés ont été mis au chômage technique, en attendant une reprise partielle de l’activité dans les prochains jours, une fois le nettoyage des 5 000 m2 d’ateliers effectué. En attendant, les abattoirs de Saint-Etienne, Feurs et Saint-Romain-de-Popey ont été mis à contribution afin d’approvisionner les clients.
La secrétaire générale de la préfecture du Rhône, Isabelle David, a bien prévenu, lors de son passage sur le site : “Toute reprise ne sera possible que si les conditions d’hygiène et de sécurité sont réunies.”
Un chiffrage est en cours pour évaluer le montant des dégâts causés par l’incendie. L’enquête de la gendarmerie de Corbas se poursuit, mais semble se diriger vers une cause accidentelle. Paradoxalement, le feu aurait pu être causé par une intervention au fer à souder sur le réseau d’extincteurs automatiques.