« J’aime cette idée d’ancrage d’un festival qui, en somme, ne pourrait pas avoir lieu ailleurs, car il appartient au patrimoine partagé de ses principaux acteurs : les Vénissians. »
Devant l’hôtel de ville, et c’est une première, le maire Michèle Picard lance tout à la fois la quatorzième édition de Fêtes escales et la naissance de l’O.T.U., l’office du tourisme underground. Ce projet a été mené en amont du festival par deux artistes, Lee Harvey Asphalte (alias Mehdi Benachour) et Nicolas Tico, auxquels se sont joints de nombreux habitants pour des ateliers d’écriture, de prises d’images et de sons.
Plus que des monuments, ce sont les Vénissians que cet office du tourisme virtuel veut mettre en valeur, dédié, pour reprendre les mots du maire, « à un territoire et des histoires qui s’additionnent, à des cultures et des populations qui s’agrègent, à un passé et à un avenir qui se tiennent la main ».
L’O.T.U. est éphémère, poursuit-elle, « mais qui sait si, à travers les ateliers de création, il n’a pas ouvert chez les participants un nouvel horizon, un nouvel imaginaire à la durée de vie beaucoup plus longue ? »
Pour rendre encore plus crédible la création de l’O.T.U., ses deux créateurs prennent ensuite la parole à la manière de technocrates usant d’un vocabulaire que personne ne comprend. Ainsi inauguré avec beaucoup d’humour, l’office du tourisme peut prendre corps sur les murs de la mairie, sur des draps tendus dans le parc Louis-Dupic ou sur des sculptures. Des projections vidéos montrent des Vénissians et leurs quartiers, tandis que des textes sont slamés en direct ou chantés.
Après plusieurs stations dans le parc, le public venu par centaines (avec beaucoup de jeunes) se retrouve devant une curieuse structure, une tente qui, selon Nico et Mehdi, ressemble à un cristal de quartz. Pendant que des images sont projetées sur la paroi, des phrases résonnent dans la nuit. Pour clore cette belle ouverture de Fêtes escales, cinq femmes chantent, sur l’air de La Carmagnole, un texte qui déclenche les rires et sera fortement applaudi.
Les habitants des tours gérées par GLH n'ont toujours pas de chauffage. Ils étaient une soixantaine à manifester leur mécontentement ce mercredi matin.