Le préfet Jean-François Carenco a installé mardi le premier comité départemental de lutte contre l’ambroisie. En Rhône-Alpes, on estime entre 9 à 12 % la population allergique au pollen d’ambroisie. Les coûts de santé qui lui sont imputables (consultations, traitements,…) ont été évalués à près de 20 millions d’euros pour 2011.
Des initiatives de lutte contre l’ambroisie existent depuis plusieurs années en Rhône-Alpes (Etat, Région) comme dans le département du Rhône (Conseil général, collectivités locales, mais aussi gestionnaires d’infrastructures…). Présidé par le préfet, ce nouveau comité a pour objectif de définir une stratégie concertée contre cette plante très allergisante, avec l’implication de tous : collectivités, particuliers, acteurs économiques et gestionnaires d’espaces.
L’ambroisie est une plante annuelle qui apparaît tardivement au printemps et disparaît en automne. En été, elle croît rapidement et peut atteindre plus d’un mètre de hauteur. Sa floraison commence durant la seconde moitié du mois d’août : ses fleurs libèrent du pollen à caractère très allergène jusqu’en octobre, avec un pic maximum en septembre. Elle aime les endroits ensoleillés et secs. Elle colonise essentiellement les terrains défrichés, les chantiers de construction, les parcelles agricoles, les terres à l’abandon, les lotissements, le long des axes de communication. Produites en grande quantité et pouvant rester viables plus de dix ans dans le sol, ses graines se ressèment, assurant les générations suivantes.
La destruction de cette plante est d’autant plus indispensable qu’un million de grains de pollen se trouve sur un seul pied d’ambroisie et que cinq grains par m3 suffisent pour déclencher une allergie. Un plant d’ambroisie supprimé avant sa période de floraison permet donc d’éviter la production de pollens et de limiter la reproduction de cette plante envahissante.
L’ambroisie peut entraîner de sérieux troubles.
Les patients peuvent souffrir de rhinite (nez qui coule, qui démange, éternuements), de conjonctivite (yeux rouges, irrités, gonflés, démangeaisons avec sensation de sable sous les paupières). Dans la moitié des cas, ils développent même des symptômes respiratoires de gravité variable pouvant aller de la trachéite (toux sèche) jusqu’à des crises d’asthme. Certaines personnes déclenchent également des atteintes cutanées telles qu’urticaire ou eczéma. Si vous présentez de tels symptômes, un allergologue établira précisément le diagnostic d’allergie à l’ambroisie grâce à des tests cutanés et biologiques. Sachez que des médicaments peuvent avoir une certaine efficacité, s’ils sont pris plusieurs jours avant la saison pollinique.