La Quenelle magique était donc exposée mardi dans les jardins de l’Ecole normale supérieure Descartes. À côté, son skipper Jean-Christophe Lagrange, professeur de physique au collège Paul-Eluard, et Patrice Bouiller, enseignant de technologie. On se souvient qu’en janvier dernier, Jean-Christophe Lagrange avait tenté une grande aventure : participer à La Bouvet Guyane, course à la rame en solitaire qui permet de rallier Dakar à Cayenne. Mais en raison d’un problème de désalinisateur, le skipper a été contraint à l’abandon, après quatre jours de course. Il revient sur cet épisode et sa déception :“J’ai été confronté à un problème de bulle d’air. Pour que le désalinisateur fonctionne, il doit y en avoir aucune. J’ai tout essayé pour tenter de réparer. Impossible.”
Ses élèves de 4 e 6 du collège, venus présenter leur travail dans le cadre de Graine d’explorateurs, ont expliqué aux autres ados ce qu’ils ont fait : “Nous avions beaucoup travaillé avec nos enseignants avant le départ de M. Lagrange. On a fait une maquette. On a appris plein de choses sur la météo, les vents… sur son parcours. On a même pu le joindre une fois par téléphone, alors qu’il était en mer. C’était intéressant d’apprendre autrement. Nous sommes aussi allés naviguer au Grand Large : c’était bien. »
Dispositif d’accompagnement pédagogique conçu par l’équipe Acces (actualisation continue des connaissances pour les enseignants de sciences) de l’institut français de l’Education, en partenariat avec l’inspection générale de l’Education nationale, Graine d’explorateurs est destiné aux élèves de collèges et de lycées qui peuvent aller à la découverte de leur environnement proche et/ou suivre une expédition en cours.
La Quenelle magique va prochainement reprendre les flots. Jean-Christophe Lagrange se lance un nouveau défi : en juillet, il va traverser la Méditerranée entre Marseille et Carthage, à la rame et en solitaire. Une première. « Entre les deux ports, la distance est de 455 miles. Avec une météo acceptable, je peux envisager une traversée de 15 à 20 jours. » Reste pour le prof-rameur à trouver un financement. « C’est toujours le nerf de la guerre. Mais le bateau étant équipé et prêt à naviguer, cela devrait être plus simple ! »