Sans vouloir rejouer une partition entendue à l’époque de la Nouvelle Vague, force est de constater une certaine tendance du cinéma français (voire francophone avec les Dardenne et voire internationale) : un film d’auteur se refuse désormais à s’embarrasser de psychologie, nous livrant des personnages bruts de décoffrage, avares de paroles, monolithiques, sans contradictions ni changements de comportement. Jacques Audiard est un auteur, on n’en doute pas, et les deux figures principales de “De rouille et d’os”, qu’il présente à Cannes en sélection officielle, sont bien telles que décrites plus haut.
Le classicisme, voilà bien le mot que Jacques Audiard semble avoir banni de son vocabulaire. “De rouille et d’os” n’est pas un film classique. L’histoire d’amour n’est pas classique et les rapports de l’homme valide et de la femme handicapée ne ressemblent pas du tout à ceux d’“Intouchables”. Pourtant, car il existe un pourtant, Audiard ne parvient à boucler son récit comme il l’a commencé. Il ajoute un épisode dramatique, superbement filmé certes, mais peut-être de trop. Du coup, ses personnages prennent les travers américains déclinés de films en films : il faut une fin du monde, un cataclysme météorologique, une attaque extraterrestre pour qu’enfin puissent se retrouver le héros et son héroïne. Le happy end était-il ici de rigueur ? Rien n’est moins sûr.
Culture
“De rouille et d’os” : à corps perdu
Présenté en sélection officielle à Cannes, où il a reçu un accueil chaleureux, le film de Jacques Audiard a été, dès jeudi, projeté au cinéma Gérard-Philipe. Il est à l’affiche jusqu’au 11 juin.
Vous aimerez également
Portraits
Cette Vénissiane travaille depuis sept ans comme cascadeuse sur des tournages internationaux. Dont « Fast & Furious » et « Emilia Perez ».
Culture
Les fêtes escales, des sorties nationales dans la fraîcheur des salles du cinéma Gérard-Philipe et des ateliers liés à la bande dessinée concoctés par...
Culture
Et si la vie n’était pas bien écrite ? Non seulement parce que ses différents épisodes ne dépendent pas d’un scénario préalablement établi mais...
Culture
Le 66e festival de Cannes s’est achevé en attribuant sa plus haute récompense à « La vie d’Adèle (chapitre 1 &2) ». Un beau film...