L’IREPS Rhône-Alpes (Instance Régionale d’Éducation et de Promotion de la Santé) lance dans notre région une campagne d’information et de sensibilisation auprès du grand public pour inciter à contacter immédiatement le centre 15 en cas de signes d’une attaque cérébrale ou cardiaque. Cette campagne est réalisée avec le soutien du Conseil régional et de l’Agence régionale de santé Rhône-Alpes, en partenariat avec l’Assurance-maladie et les centres d’urgence de la région.
En France, les accidents vasculaires cérébraux représentent la première cause de handicap physique chez l’adulte et la troisième cause de mortalité. Près de 130 000 AVC surviennent chaque année. Ils sont responsables, dans plus de 2/3 des cas, de séquelles lourdes et irréversibles qui se portent sur les fonctions neurologiques (hémiplégie, aphasie…). Quant à l’infarctus du myocarde (IDM), qui touche 120 000 personnes en France, il est responsable de 50 000 décès par an.
En cas d’attaque vasculaire ou cérébrale, chaque minute compte : seule une intervention réalisée en urgence et dans les plus brefs délais permet de réduire les dégâts occasionnés. C’est pourquoi il est important de composer immédiatement le 15.
• L’AVC : l’accident vasculaire cérébral est une perturbation de l’irrigation des cellules du cerveau à cause d’un caillot de sang empêchant son irrigation. Il peut s’agir d’un ramollissement cérébral ou bien d’une hémorragie cérébrale (avec saignement) ou cérébroméningée.
Les signes de l’AVC peuvent être repérés : incapacité soudaine à parler ou à trouver des mots, difficulté ou incapacité brutale de bouger un bras, une jambe ou tout un côté du corps, gêne brutale de la vision, perte d’équilibre, chute, mal de tête d’apparition brutale inhabituel et très intense, troubles de la conscience pouvant aller jusqu’à la somnolence ou le coma…
Pour le Dr Jacques Fabry, de l’institut de prévention de l’IREPS, les séquelles de certains AVC (non hémorragiques, appelés ischémiques) peuvent être évitées à condition que le malade soit traité à temps. « La thrombolyse, qui consiste en l’injection d’un produit, va fluidifier le sang : elle permettra de résorber le caillot. Ce traitement administré rapidement permet de réduire d’environ 30 % le risque de décès ou de dépendance à 3 mois. »
Problème : seuls 5% des patients accèdent à la thrombolyse dans les temps, alors qu’elle serait indiquée dans 30% des cas. « Le taux élevé de passage par les urgences (62%) interpelle alors que, pour diminuer les délais de recours à la thrombolyse, il est recommandé l’accès direct à une unité neuro-vasculaire, accès régulé par le centre 15, précise le professeur Pierre-Yves Gueugniaud, responsable du Samu du Rhône. D’où l’importance de contacter immédiatement le 15, qui posera un diagnostic et conduira le patient dans une unité spécialisée”.
• L’IDM : l’infarctus du myocarde est une obstruction d’une artère coronaire. Il se manifeste par une douleur d’apparition brutale. Intense, serrant la poitrine, angoissante (le malade a l’impression qu’il va mourir), la douleur peut se propager à la mâchoire, au bras gauche, aux deux derniers doigts de la main gauche, et parfois vers le dos ou le ventre. Dans ce cas, il est également recommandé un appel au 15, en vue d’un transfert direct en salle de cardiologie interventionnelle.