Plus d’une centaine de personnes ont manifesté à nouveau jeudi dernier devant le Centre hospitalier spécialisé Saint-Jean-de-Dieu, à l’appel des syndicats Sud, CGT et CNT. Tous protestent contre la remise en cause par la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (la FEHAP) des conventions collectives 51 et 69 qui s’appliquent aux personnels de santé.
“Sous couvert d’optimisation, la FEHAP veut tailler à la hache dans les acquis sociaux, assurent Georges Zaragoza (CGT) et Bruno de Roissy (Sud). Elle justifie cette mise à mal par un contexte économique qui fragilise financièrement un grand nombre de ses établissements. Nous contestons cet argument : il s’agit en fait d’un choix politique qui consiste à faire payer aux salariés les conséquences d’une crise dont ils ne sont pas responsables. Ce sont 60 ans de lutte et de négociation collectives nationales que la FEHAP remet en cause. Si on ajoute à cela la dégradation des conditions de travail par manque d’effectifs, les non-reconnaissances de diplômes, les propositions de rénovation faites par les employeurs sont de véritables provocations. “L’objectif patronal est le même depuis plus de dix ans : baisser la masse salariale, flexibiliser et intensifier le travail afin, disent-ils, d’affronter la concurrence entre les établissements et les opérateurs privés lucratifs, une concurrence imposée au sanitaire comme au médico-social par la loi HPST (Hôpital Patients Santé Territoire)”.
Pendant deux ans, ajoutent les syndicalistes, “les patrons de la FEHAP n’ont lâché sur aucun des 15 points qu’ils ont portés sur la révision de la CCN 51 et ne lâchent rien de plus depuis la reprise des négociations. La période de 3 mois de préavis de dénonciation de la CCN 51 est dépassée depuis le 1er décembre: si aucun accord n’est trouvé, ou si les patrons ne reviennent pas sur leur décision, la convention collective 51 n’existera plus le 1er décembre 2012.”
Les habitants des tours gérées par GLH n'ont toujours pas de chauffage. Ils étaient une soixantaine à manifester leur mécontentement ce mercredi matin.