Qu’elle était émouvante, Marguerite Barankitse, remerciant en ce 8 mars 2012 le maire de lui avoir décerné la médaille de la Ville de Vénissieux ! “Ma chère sœur, dit-elle à Michèle Picard, vous venez de recharger les batteries de mon cœur. Un prix de 1 million de dollars reçu à Seattle n’est pas plus important à mes yeux que cette médaille.” Plus tard, la Burundaise dira avec beaucoup d’humour : “Maintenant, quand je reviendrai ici, je ne demanderai plus de visa puisque je suis française, de Vénissieux.”
C’est à Benoît Silve, le directeur de Bioforce, que l’on doit la venue dans notre ville de Marguerite Barankitse, remarquait le président de Bioforce Jean-François de Lavison, présent à cette réception au côté de Claude Lardy, la présidente d’honneur de l’ONG installée à Vénissieux. Mme Barankitse est en effet la marraine d’honneur de la promotion 2009 des étudiants. Un honneur de plus, parmi les innombrables distinctions qui lui ont été décernées depuis une douzaine d’années : médaille de défenseur des droits de l’homme puis croix de Chevalier de la Légion d’honneur (France), prix Nord-Sud du Conseil de l’Europe, prix Nobel des enfants (reine Sylvia de Suède), prix Opus (l’équivalent du Nobel dans le monde associatif, doté d’un million de dollars, est décerné à Seattle), ou encore le prix de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits…
Incroyable parcours, en effet, que celui de cette Burundaise. Au cœur de la guerre civile épouvantable entre hutus et tutsis qui, entre 1993 et 2005, a fait quelque 250 000 morts, Mme Barankitse a échappé plusieurs fois à un tragique destin. Après avoir dû assister, attachée, au massacre de 72 membres de sa famille, loin de s’appesantir sur sa douleur, elle prend en charge 25 enfants, qu’elle abrite et nourrit. Mais un jour, elle voit surgir un jeune de 17 ans, armé d’une Kalachnikov, qui lui intime l’ordre de s’agenouiller. Marguerite raconte : “Je lui ai dit : Mon enfant, mon fils, qui t’a envoyé tuer ta maman ? Et ces commanditaires, crois-tu que leurs enfants sont ici, au Burundi ? Ils font de grandes études aux Etats-Unis, à Paris, en Suisse… Je suis convaincue que tu ne vas pas me tuer.” Il a jeté son arme et tous les jeunes avec lui sont venus vers moi. Aujourd’hui, ce garçon est mon chauffeur.”
On pourrait, pour moins que ça, vivre dans la douleur et dans la haine. Mais pas elle, pas cette « femme d’exception, de paix et d’humanité”, selon les mots de Michèle Picard. “Ce qui m’a empêché de déprimer, c’est la joie de vivre que j’ai vu dans les yeux des enfants. Au cœur des massacres, nous sommes capables d’allumer la lumière de l’espoir.” Marguerite Barankiste se consacre alors à l’éducation des enfants à la paix. Dès 1994, elle crée la Maison Shalom, à Ruyigi, qui accueille les orphelins de la guerre et du sida, de quelque ethnie qu’ils soient. Au retour de la paix -paix encore fragile-, cette maison a développé d’autres axes, avec un centre de protection maternelle et infantile, un hôpital et une école d’infirmiers… La Cité des Anges, créée en 2003, offre une bibliothèque, un cinéma, des activités de commerce et multimedia. Accueil, insertion, formation… on estime que plus de 20 000 enfants ont ainsi bénéficié de l’aide de l’ONG de Marguerite Barankitse.
Alors que beaucoup l’appellent la “Mère Teresa d’Afrique”, ou encore la “Mandela au féminin”, Mme Barankitse répond “Non, je suis juste une petite Maggy, qui a choisi la vie. Et qui rêve d’un monde où il fait bon vivre. Un monde que l’on peut rêver à partir de Vénissieux. La présence de Bioforce ici le prouve.”
paul
9 mars 2012 à 10 h 34 min
Maggy, nous t’aimons beaucoup! Merci à la ville de Vénissieux!
paul
9 mars 2012 à 10 h 34 min
Maggy, nous t’aimons beaucoup! Merci à la ville de Vénissieux!
paul
9 mars 2012 à 10 h 34 min
Maggy, nous t’aimons beaucoup! Merci à la ville de Vénissieux!
paul
9 mars 2012 à 10 h 34 min
Maggy, nous t’aimons beaucoup! Merci à la ville de Vénissieux!