Une quinzaine de jeunes des EPJ (Équipements polyvalents jeunes) se sont récemment retrouvés au foyer Max-Barel pour discuter des relations filles-garçons. Avec une invitée : Flora Rando, chargée de mission à l’association Filactions. Mobilisez les jeunes sur ce thème fait partie du rôle éducatif des EPJ. Et le travail de fond réalisé dans les collèges commence à porter ses fruits. Pour preuve : les jeunes ados (11/15 ans) parlent très librement de ces questions, plus librement que leurs aînés. Extraits…
“La première rencontre se fait souvent au collège ou à l’école”, racontent-ils. Plus rarement dans une fête : “Nous n’avons pas encore trop le droit de sortir”. « Comment savez-vous comment une fille ou un garçon vous attire ? », interroge Annie. “Le physique en premier lieu, on la fait rire, lance un gars. Il y a le jeu du regard aussi. On sait qu’on se plaît, c’est difficile à l’expliquer.” Qui fait le premier pas ? “Toujours les garçons, regrettent les filles. C’est normal, c’est comme ça. Une fille qui drague, ce n’est pas vraiment bien vu. » « Mais cette situation qui n’est pas spécifique à nos quartiers », précise un garçon.
Parler d’amour c’est aussi parler d’amitié. Car « il faut que la copine plaise aux copains. Tout simplement parce qu’ils sont jaloux et qu’ils se sentent abandonnés. Quand on est amoureux, il n’y a plus que la fille qui compte. On pense à elle tout le temps. C’est difficile de concilier les deux. » Et la confiance ? “Ce n’est pas compliqué, observe cette ado. Dans une relation amoureuse, il y a la confiance et le respect”.
Quand on évoque les vêtements, les jeunes garçons sont catégoriques : “Elles s’habillent comme elles veulent”. En revanche, dans le coin des plus grands restés jusqu’ici silencieux, on ne partage pas cet avis : “La fille doit s’habiller comme on aime, estime ce jeune homme. Sinon on se sépare (sic). Une fille ne doit pas se mettre en minijupe, nous, on dit qu’elle s’habille en mode p… ”. Une jeune fille de son âge comprend : “Elle peut porter une minijupe pour son mari, mais chez elle”. Les plus jeunes ne comprennent pas ce raisonnement : “Si un garçon nous aime, il nous respecte comme nous sommes, avec une jupe ou un jogging. » L’occasion pour les animateurs du débat de rappeler que dans les violences faites aux femmes, il n’y a pas que le visible : “Imposer quelque chose, c’est aussi une violence ».