L’idée “d’un autre type de reconnaissance” naît, qui aboutit à ce certificat. “Notre opération a séduit le Conseil européen, poursuit Vincent Baholet. Très vite, le CRESS nous a rejoints. Nous avons certifié 120 jeunes : 95 grâce à “Un but pour l’emploi” et, à la demande de Béatrice Clavel, 25 de l’AS Minguettes.” Pour choisir ces lauréats, cinq critères ont été retenus : les acquis informels, sociocognitifs (qui révèlent les compétences), expérientiels, de formation et de valorisation. Président de la Ligue du football amateur, Bernard Barbet se réjouit que le foot puisse permettre “de sortir de situations difficiles”. Il cite quatre mots-clefs : “envie, volonté, courage et, surtout, travail !” Quant à l’adjointe aux sports de la Ville, Andrée Loscos, elle souligne les engagements de la municipalité (“vie de quartier, activités physiques et sportives, insertion sociale et professionnelle”), le soutien que la municipalité apporte au CRESS et regrette “le manque d’engagements d’autres partenaires, tel que l’État”.
Emmanuel Petit se lève et s’approche du micro : il regarde les jeunes et leur parle directement, rompant avec les discours officiels. “Nous avons un point commun qui n’est pas la couleur de peau ou les origines, mais la volonté de s’en sortir. Je suis tombé dans la délinquance avant de tomber dans le sport. Le foot m’a donné des outils pour devenir une personne respectable. La grave crise que l’on traverse actuellement doit nous obliger à revoir les paramètres. Aujourd’hui, plus personne ne s’y retrouve, que l’on soit exclus, marginaux ou intégrés dans la société. Plus personne n’arrive à voir l’avenir ! Le sport est un formidable vecteur d’intégration et d’émancipation. Les diplômes ne sont pas une finalité mais un commencement.”
Inutile d’en dire plus sur la fierté des jeunes de recevoir des mains d’un champion du Monde leurs certificats. “Ils ont été choisis en fonction de leur implication dans les clubs où ils jouent et de leurs galères par rapport à l’emploi, expliquait à la fin de la cérémonie Corentin Rémond, le directeur de FACE Grand-Lyon. Nous voulons regarder à moyen terme, et penser à l’Euro 2016. Nous sommes en capacité de former une soixantaine de jeunes par ville. Ils sont un vrai levier. Bien sûr, ils doivent bosser, déconstruire le rêve (NDA : devenir une star du foot, ce qu’ils ne pourront pas tous être, loin de là) et reconstruire le réel.”
La valorisation a du bon. Reste à présent à espérer que ces jeunes puissent évoluer dans une entreprise comme il le font sur le terrain : avec le vent en poupe.
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