Champion du monde en 1998 avec l’équipe de France et auteur du 3e but face au Brésil, “Manu” Petit était invité ce mercredi, au Centre de recherche et d’éducation sport et santé (CRESS) de Vénissieux, pour apporter son soutien à l’opération “Un but pour l’emploi”. Interview.
Que faut-il penser de cette initiative qui montre à des jeunes que le football n’est pas forcément une voie royale pour réussir dans la vie ?
– C’est une initiative louable. Par le biais de partenaires (Fédération française de football, Fondation Agir contre l’exclusion, GDF Suez, Un but pour l’emploi), ces jeunes prennent conscience de la réalité, ils réalisent très peu d’entre eux finiront footballeur de haut niveau.
Ce certificat européen de compétences foot et entreprises que certains ont obtenu, est-il une garantie pour trouver un emploi ?
– Non, mais le temps passé à être en contact avec des gens qui ont un vécu professionnel peut les aider. Cette formation peut préparer et accompagner des jeunes issus des zones urbaines sensibles vers un emploi durabl.
Commune, fédération, partenaires privés… Ne manque-t-il pas l’appui de clubs pros dans cette initiative ?
– Probablement. Mais ça a toujours été ainsi. Pour eux, l’essentiel est de former des joueurs pros. Les cours qu’ils dispensent sont un trompe-l’œil. J’étais l’un des rares à mon époque à suivre en même temps une scolarité classique. Je passais déjà pour un marginal.
« Marginal », c’est une étiquette qui vous colle à la peau ?
– En effet. Surtout quand dans mon livre “A Fleur de peau » j’ai égratigné quelques vedettes…
Vous faites allusion à Zidane, à qui vous avez reproché par exemple son peu d’empressement à prendre position sur des faits d’actualité ?
– Par exemple. Mais je me suis entretenu plus de deux heures avec lui sur ce sujet. Chacun est resté sur ses positions, ce qui ne m’empêche pas de garder du respect pour lui.
Vous avez toujours donné l’impression de vouloir prendre du recul sur ce milieu du football…
– Certainement, mais je dois également beaucoup au foot. Aujourd’hui mon implication dans “Un But pour emploi” est une manière de rendre, un peu, ce que le football m’a apporté. Sans lui, je serais peut-être délinquant, comme deux ou trois amis qui ont mal tourné.
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