La décision était attendue. Le tribunal de commerce de Nanterre devait valider, ou non, la date de situation de cessation de paiement du groupe Alkor-Venilia. S’il confirmait à la suite du liquidateur judiciaire qu’elle est intervenue au mois de novembre 2010, la récupération des terrains par le fonds de pension Gordon-Brothers devenait nulle et non-avenue. Une étape, certes préliminaire, mais importante pour faire reconnaître le bon droit des salariés, qui espèrent toujours une reprise de l’activité sur le site. Malheureusement, et même si l’impression à la sortie de l’audience quelques semaines plus tôt avait été très positive, les juges du commerce de Nanterre ont décidé… de ne prendre aucune décision : un expert sera prochainement nommé, pour que la question soit approfondie.
C’est un coup dur pour les salariés. “On ne s’y attendait pas du tout, a réagi Stéphane Navarro, délégué syndical CGT. Cela va ajouter des mois à une procédure qui s’annonce déjà très longue… Je suis dégoûté.” La matinée, pourtant, avait été placée sous le signe de l’espoir. “De l’espoir, et de la colère », avait déclaré Michèle Picard, maire de Vénissieux, au cours d’un rassemblement organisé sur le site, auquel ont participé quelque 200 personnes. « On n’imaginait pas, il y a un an, que cela durerait aussi longtemps. Une chose est sûre : les salariés n’ont pas à payer les conséquences d’une crise que les financiers ont créée.”
Ce jeudi 1er décembre, la situation de Veninov fera l’objet d’une nouvelle table ronde à la préfecture, en présence d’une délégation de salariés et du député André Gerin. L’occasion, peut-être, de faire un point sur la rencontre qui s’est tenue récemment entre le préfet et des représentants de Gordon-Brothers.