Dans plusieurs usines Arkema, notamment à Saint-Fons, les salariés se sont mis en grève. Ce mouvement social fait suite à l’annonce, mercredi, de la cession du pôle de produits vinyliques (PVC, chlore, soude) au groupe suisse Klesch. Cession n’est pas le terme approprié puisque l’opération aura un impact négatif de 470 millions d’euros sur les comptes de la société française, dont 100 millions sur sa trésorerie ! Arkema va donc payer pour se délester d’une branche qui emploie 1 800 salariés en France, dont 280 à Saint-Fons. Les interrogations portent maintenant sur l’emploi. « Cette cession sent le soufre », déclare le député André Gerin.
Le pôle de produits vinyliques a beau être considéré comme une activité à faible valeur ajoutée, on a du mal à comprendre qu’Arkema doive payer 470 millions. Cette branche a quand même réalisé l’an dernier 1,1 milliard de chiffre d’affaires. Et elle emploie dans le monde 2 700 personnes. Cela ne vaut-il donc rien ?
Toujours est-il que les marchés ont extrêmement bien réagi à l’annonce de cette “cession”. L’action Arkema figurait ce matin parmi les plus fortes hausses de l’indice boursier SBF 120. Les acteurs financiers ont apprécié qu’Arkema se débarrasse d’une activité jugée peu rentable pour se recentrer sur la chimie dite de spécialité.
Si le PDG d’Arkema, Thierry Le Hénaff, se veut rassurant sur la question de l’emploi en affirmant que “ce projet n’implique pas de restructuration”, les organisations de salariés sont en état d’urgence. Pour la coordination nationale des syndicats CGT, il ne fait aucun doute que “cette décision est purement financière et ne sert qu’à améliorer les comptes de l’entreprise pour les activités restantes”. Elle s’inquiète par ailleurs du profil de Gary Klesch, le repreneur, “un spécialiste du rachat d’activités non rentables au sein de grands groupes”.
Le député de la 14e circonscription, André Gerin, est également très critique : “On croit rêver ! Non seulement le groupe paye mais en plus il assure la main sur le cœur qu’il n’y aura pas de problèmes d’emploi, déclare-t-il. (…) Comment oser nous dire que c’est un projet qui n’impliquera aucune restructuration ? C’est l’abandon pur et simple d’une activité. Nous sommes d’autant plus interrogatifs que le groupe Klesch se concentre sur l’acquisition d’entreprises dans les secteurs les plus variés.”
“On ne nous dit pas tout, ajoute le député. Cette cession sent le soufre. Thierry Le Henaff doit mettre toutes les cartes sur la table. Il y en a plus qu’assez de placer les salariés, les élus, le pays devant le fait accompli.”
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