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Conseil municipal : unanimité pour le maintien de l’aide aux plus démunis

Distribution au Resto du cœur de Vénissieux

Tous les groupes politiques ont approuvé la motion demandant à l’Union européenne de revenir sur la réduction du budget du programme alimentaire d’aide aux plus démunis. Une carte pétition a été lancée.

Quelques heures après l’annonce par le Premier ministre, François Fillon, d’un nouveau plan d’austérité qui vise à “rassurer les marchés”, les élus vénissians ont unanimement adopté, lundi 7 novembre, une motion exigeant le maintien du programme européen d’aide alimentaire aux plus démunis (PEAD). À la demande de sept pays, dont l’Allemagne, qui ne sont pas favorables à des aides financières versées directement par la Politique agricole commune (PAC), l’Union européenne a en effet annoncé en octobre dernier son intention de réduire de 75 % le budget du PEAD. Celui-ci passerait de 480 à 113 millions d’euros. Pour la France, les moyens alloués aux Restos du cœur, au Secours populaire, la Banque alimentaire, ou encore la Croix-Rouge chuteraient de 72 à 15,8 millions d’euros.
“Les conséquences vont être dramatiques pour les 3,5 millions de personnes qui bénéficient dans notre pays de l’aide alimentaire, souligne le texte voté par le conseil municipal. Les associations ne pourront plus faire face à la demande. Elles devront se retourner vers les financeurs locaux, dont les communes qui voient déjà leurs finances mises à mal par une politique d’austérité imposée par le gouvernement.” Cette motion sera adressée au gouvernement français pour qu’il pèse auprès des instances européennes ; et à l’Union, pour lui demander de “mener des politiques plus solidaires envers les peuples européens qui sont les premiers à souffrir de la situation où les a plongés la spéculation financière.”
Le maire, Michèle Picard, n’a pas manqué de dénoncer “l’Europe des capitaux qui étrangle les peuples, brade la souveraineté des États sous la tutelle des agences de notation, liquide les services publics, et qui pour finir se désintéresse au plus haut point de la pauvreté.”

Extension du réseau de chaleur au centre-ville
Le second rapport à l’ordre du jour – celui qui aura suscité le plus d’interventions – concerne le projet d’extension du réseau de la chaufferie urbaine des Minguettes vers le centre-ville, dont le coût prévisionnel a été évalué à 2,3 millions d’euros. Ce sujet, on le sait, est éminemment sensible. Surtout depuis l’échec des premières chaudières bois, qui ont dû être reconstruites.
Les études menées par la municipalité démontrent que le centre-ville a un potentiel de raccordement de 8 mégawatts. “Cette extension répond aux projets de développement du centre-ville, a fait valoir Pierre-Alain Millet, adjoint au maire chargé notamment des énergies. Par ailleurs il facilitera l’équilibre général du réseau avec l’inscription des nouveaux abonnés, enfin il s’inscrit parfaitement dans les objectifs environnementaux de notre Agenda 21, du Plan climat de l’agglomération et du Grenelle national.” “Ces investissements sont des investissements lourds mais ce sont des investissements d’avenir”, a ajouté le maire.
Ni Maurice Iacovella (sans étiquette), ni Christophe Girard (divers droite) n’ont pas été convaincu par ces arguments. Ils ont choisi de s’abstenir. Le premier pointait une décision à « contre-courant” de ce qu’il faudrait faire, à savoir “le développement de l’habitat passif”. Le second dénonçait “les grandes promesses de ce merveilleux système collectiviste [qui] se sont soldées cet été par des hausses démesurées des charges de chauffage.”
Pierre-Alain Millet a renvoyé M. Iacovella à ses chères études en rétorquant que “l’habitat passif n’existe pas car il y a toujours besoin d’un apport énergétique pour le chauffage”. Sur la délicate question des charges, l’adjoint a souligné que le bois représentait aujourd’hui 40 % de l’énergie produite par la chaufferie, ce qui permet “des économies considérables” au vu de l’envolée des prix du fuel et du gaz. Il a également précisé qu’à l’occasion du prochain conseil de transparence du chauffage, le 14 décembre, le maire et les bailleurs sociaux présenteront les conclusions du groupe de travail mis en place cet été.

Une séance houleuse
Le ton est sérieusement monté en ouverture du conseil municipal entre Michèle Picard et le conseiller municipal Mokrane Kessi. Démissionnaire à la rentrée du groupe des élus communistes et apparentés, “en réaction aux déclarations d’André Gerin sur l’immigration”, M. Kessi a en effet tenté de saisir l’occasion du débat sur le PEAD pour s’indigner du fait que le maire lui a retiré sa délégation de président de la mission locale. Mais Michèle Picard l’a immédiatement interrompu. “Vous connaissez le réglement, toute demande d’intervention sur un sujet doit être adressé dans un délai de trois jours ouvrables avant le conseil. J’ai déjà refusé plusieurs fois la parole à M. Girard (divers droite) et à M. Benedetti (FN) pour les mêmes raisons. Le réglement est le même pour tout le monde.”
Faisant fi de ce rappel, Mokrane Kessi parviendra à aller au bout de sont texte, dénonçant une “vengeance” du groupe des élus communistes, sous les applaudissements de quelques supporters.
“Vous vous êtes retiré du contrat communal, il est logique que je vous retire votre délégation”, reprenait le maire, avant d’ajouter que “M. Kessi s’est également vu retiré les astreintes (N.D.L.R. : effectuées par tous les élus de la majorité municipale) car il pose un problème de confiance.”
Annie Brouet, qui a démissionné en même temps et pour les mêmes raisons, a pour sa part perdu sa délégation à “l’embellissement de la Ville”. Mais elle a gardé les astreintes.

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