Deux mauvaises nouvelles en deux jours. Et l’espoir de voir l’activité redémarrer s’amenuise encore pour les salariés de Veninov, une usine historique de Vénissieux, dont la liquidation judiciaire a été prononcée en juillet. D’abord, parce que le principal repreneur potentiel, Windhager-Garden, a fait savoir lundi qu’il ne souhaitait pas maintenir son offre de reprise. “M. Preis (dirigeant du groupe autrichien, N.D.L.R) a indiqué ne pas être en mesure de présenter une offre sérieuse de reprise de l’activité de Vénissieux, a expliqué aux salariés par mail Marc Sénéchal, le liquidateur judiciaire. Il relève plusieurs obstacles juridiques et économiques qui ne permettraient pas une exploitation pérenne du site.” Ensuite, parce que l’audience prévue au tribunal de commerce, ce mardi 25 octobre, a de nouveau été reportée de deux semaines, faute d’échange de pièces entre les deux parties.
Gordon Brothers, devenu propriétaire des terrains à la suite d’un prêt octroyé dans des conditions douteuses au printemps, conteste la date de mise en cessation de paiement du groupe Alkor-Venilia, propriétaire de l’usine, fixée par le tribunal à novembre 2010. Si elle était validée, cette date rendrait illégale la récupération des terrains par le fonds de pension américain. Et redonnerait espoir aux salariés. Mais hier, à la sortie du tribunal, la colère prédominait chez les Veninov, montés en délégation d’une quinzaine de personnes à Nanterre. “Gordon Brothers veut laisser pourrir la situation, estime Stéphane Navarro (CGT). On voit clair dans leur jeu. Même si le liquidateur judiciaire nous dit qu’il n’y a plus de possibilité de faire reprendre l’activité sur le site, pour nous, la priorité est de récupérer les terrains. On veut toujours y croire. C’est le seul verrou à une reprise de l’activité, et il faut le faire sauter.”
André Gerin, député de la 14e circonscription du Rhône, exprimait aussi sa colère : “On continue à prendre les salariés pour des cons. Le moment est venu pour le ministre de l’industrie et le gouvernement de prendre enfin leurs responsabilités. Avec les salariés, les syndicats et le comité de soutien, nous allons décider d’actions nouvelles pour que cette entreprise puisse vivre. Aujourd’hui, nous sommes en état de légitime défense.”