Sur un désir de Michèle Picard de montrer sa ville différemment, les sensibilités artistiques d’un photographe, d’un poète et d’un peintre se retrouvent et se complètent pour évoquer un Vénissieux qu’ils apprécient.
Sous le parrainage avoué de deux artistes reconnus (“la liberté d’unTitouan Lamazou et l’empreinte sur la matière d’un Ernest Pignon-Ernest”), le livre “Vénissieux, un autre regard” est né des sensibilités croisées d’un photographe (Jean Miaille), d’un peintre (Olivier Fischer) et d’un poète (Thierry Renard). Il vient de paraître à La passe du vent.
“L’idée de départ, à laquelle je tenais particulièrement, reprend Michèle Picard, était celle d’un carnet de voyage, comme si l’on découvrait pour la première fois Vénissieux.”
Lorsque Jean Miaille lui a montré un livre de photos qu’il avait prises dans l’Hérault, le maire a pensé que sa ville méritait un semblable traitement.
“Elle voulait imbriquer photos, images et textes dans un rapport nouveau”, commente Jean Miaille. Alors, il arpente tout Vénissieux, prend quantité de clichés, recevant à chaque fois un bon accueil, tant dans les PME qu’auprès de la population. “J’ai fait 1 500 prises de vue, dont 400 livrées à Sienne Design, l’agence de graphisme d’Olivier Fischer à qui était confiée la maquette.”
“Quand on me demande avec quel appareil j’ai fait ces photos, je réponds : avec de bonnes chaussures ! J’ai beaucoup arpenté les bords de Vénissieux, les petites rues, les petits coins. On pourrait d’ailleurs faire un jeu concours dont le thème serait : reconnaissez-vous les lieux où elles ont été prises ? 99 % sont quand même identifiables. Nous avions, avec le maire et mes deux coauteurs, le souci de donner de la ville une image vraie. Nous ne voulions pas camoufler la réalité derrière l’esthétisme, mais plutôt que l’ouvrage ait une dimension documentaire.”
Quand on évoque avec Olivier Fischer les références artistiques qu’avance le maire, le peintre parle de “comparaisons flatteuses” et se réjouit de la liberté accordée. “J’ai fait exactement ce que je voulais et que je savais faire. On a travaillé dans l’urgence un type de livre qui n’existe pas dans l’institutionnel. Le travail de graphisme, de mise en page, de colorisation, de retraitement, de mélange avec les photos a été très important. L’objectif étant de montrer une ville qu’on ne voit pas forcément. Le résultat me paraît original, assemblage de trois visions auxquelles s’ajoute celle de Michèle Picard.”
Thierry Renard remarque : “J’ai déjà écrit sur Bamako ou Montréal, j’ai aussi participé à un livre sur les noms de rues de Vénissieux mais c’est la première fois que je rédige un texte sur ma ville. Cela correspondait au moment où je revenais vivre à Vénissieux, comme une réappropriation de ma commune.”
Pour ces textes, qui courent tout au long de ce bel ouvrage sous une forme typographique ou manuscrite, Thierry dit s’être inspiré “à la fois des images et des lieux, comme si j’étais devenu un reporter poétique de l’intérieur”. Il ajoute : “J’ai hâte de l’envoyer à des gens qui n’ont de Vénissieux qu’une image véhiculée par les médias, pour voir leur réaction.”
“Vénissieux, un autre regard” est un très beau livre qui se feuillette et se feuillette encore. On remarque à chaque fois un détail nouveau, une nouvelle adéquation entre le graphisme et l’image, entre le texte et la rue, le portrait, le monument ou l’homme au travail qu’il accompagne.
“Vénissieux, un autre regard”
de Jean Miaille, Olivier Fischer et Thierry Renard, édition La passe du vent, 35 euros.
Contact ventes : 04 72 50 14 78.
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