La fine moustache, le costume sombre sur lequel il a pris soin de poser une blouse grise : tout est là pour que Vincent Villemagne, comédien et metteur en scène à Traction Avant Cie, entre complètement dans son personnage, un instituteur de 1911.Pourquoi 1911 ? Parce que c’est très exactement le 15 octobre de cette année que Vénissieux s’est dotée d’un premier groupe scolaire, inauguré par son maire Jean-François Garin. La commune compte alors 4939 habitants et se développe rapidement. Dans son livre “Vénissieux la rebelle”, Maurice Corbel rappelle qu’à l’origine, l’école du Centre comporte dix classes : quatre pour les filles, quatre pour les garçons et deux pour les enfants de la maternelle. “En 1920, écrit-il, le groupe scolaire du Centre reçoit 230 garçons dans cinq classes et 217 filles pour six classes.”
À l’occasion de la célébration du centenaire de l’école, samedi 8 octobre, Vincent va donc faire revivre avec beaucoup d’humour la classe d’un de ces hussards de la République. Tous ceux qui ont organisé l’événement (la Ville, le personnel de l’école, l’amicale laïque section Retrouvailles et les parents d’élèves) ont recréé pour la circonstance une classe d’époque avec ses petits bureaux, leurs encriers, les vieilles cartes au mur et des dessins de mots affichés au-dessus du tableau.
“Ma classe, c’est mon chez moi. Mon métier, c’est ma vie” annonce clairement l’instituteur qui fera reprendre à l’assemblée les tables de multiplication ou la règle des pluriels en x, bons points à la clef.
Vincent s’est bien documenté : il évoque la méthode phonomimique, dessine avec ses deux poings de part et d’autre de son crâne la lettre r (“les cornes du bœuf”) et parle du “Tour de la France par deux enfants”, ce livre qui était étudié par tous les élèves de l’époque.
C’est en présence de Michèle Picard, maire de Vénissieux, du sénateur Guy Fischer, des conseillers généraux Marie-Christine Burricand et Christian Falconnet et de nombreux élus que la plaque commémorative du centenaire de l’école du Centre a été dévoilée. ”Ne versons pas dans la nostalgie, s’exclamait le maire, mais posons-nous cette question : y a-t-il, sur nos territoires, un plus beau lieu de vie et d’espoir (…)
Outre la classe reconstituée et la prestation de Vincent Villemagne, les visiteurs (pour la plupart d’anciens élèves) trouvèrent sur place des expositions, de la musique, des jeux pour les enfants, une buvette avec du jus de pommes provenant d’un pressoir. Chacun a pu prendre un réel plaisir à retraverser ce lieu historique. Clin d’œil hollywoodien : élus, instituteurs, enfants, parents et DDEN ont plongé leurs mains dans la peinture pour recouvrir un mur blanc de leur empreinte, signée et immortalisée comme les mains des artistes dans le ciment du Grauman’s Chinese Theatre de Hollywood Boulevard.
La Ville, le directeur de l’école, M. Girard, et l’Amicale laïque section Retrouvailles, présidée par Manuel Abilleira, ont également voulu remercier des personnalités telles que Clothilde Pozzi (la doyenne des anciennes élèves), Ginette Cazorla (bénévole depuis 19 ans), Gaston Joly (fondateur de l’Amicale laïque) et Vincent Marius Payet (doyen des anciens élèves), Gérard Petit (auteur d’un livre sur l’école), Louise Nicollier (ancienne dame de service), Nicole Rivot et Raymond Cornand (anciens directeurs), d’autres encore, en leur offrant le livre de Gérard Petit et de l’association Viniciacum (« Vénissieux, école du Centre 1911-2011 ») et celui d’Alain Belmont, “Chroniques vénissianes”.
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