Le Contrat urbain de cohésion sociale pour les Minguettes et Max-Barel est prolongé jusqu’au 31 décembre 2014. À l’unanimité, les élus ont validé lundi soir, lors du conseil municipal de rentrée, un catalogue d’actions d’où l’éducation, l’insertion et la prévention-sécurité émergent au rang de priorités.
Menu copieux pour ce conseil municipal de rentrée avec pas moins de 35 rapports à l’ordre du jour. À commencer par le plus important, l’avenant au Contrat urbain de cohésion sociale (CUCS) 2011-2014 pour les quartiers des Minguettes et de Max-Barel. Cet avenant permettra de poursuivre les actions engagées dans le cadre de la Politique de la Ville. À Vénissieux, il est renforcé par un volet expérimental – qui ne concerne qu’une trentaine de villes en France – visant à mieux mobiliser les moyens de droit commun, c’est-à-dire ce que l’État se doit de faire, indépendamment des crédits spécifiques qui peuvent être déployés dans les quartiers populaires dits sensibles.
Missions de droit commun
Le texte comporte trois thèmes principaux d’action : l’éducation ; l’insertion et l’emploi ; et la prévention-sécurité, auxquels s’ajoutent des engagements comme l’amélioration du cadre de vie, l’accès à la santé, à la culture, ou encore le renforcement de la citoyenneté. Les objectifs à atteindre sont clairement définis. Michèle Picard a fourni un exemple précis : “Le délai maximum pour le remplacement d’enseignants absents dans le premier degré ne devra pas excéder deux jours. Et nous serons vigilants sur son application. Nous nous sommes battus l’année dernière pour lutter contre cette véritable hémorragie qui a représenté l’équivalent de 800 journées non remplacées.” Autres exemples : proposer des solutions de formation à tous les jeunes repérés dans la plateforme de décrochage scolaire, mettre fin au marché parallèle des Minguettes par un renforcement des interventions de police, généraliser les « subtainers » (poubelles enterrées) pour améliorer la collective sélective des déchets, étudier la mise en place d’un gardien par immeuble…
Le maire se félicite de ces engagements “à condition, a-t-elle prévenu, que l’État maintienne au préalable ses missions régaliennes et sa présence sur l’ensemble du territoire. C’est la clé du développement des quartiers populaires, oubliés depuis bien trop longtemps. »
Bien qu’adopté à l’unanimité, ce rapport a suscité quelques commentaires. Christophe Girard y a vu la preuve de “la mauvaise foi du discours de la majorité municipale sur le désengagement de l’État”. Tandis que Djil Benmabrouk – désormais “sans étiquette” depuis qu’il a pris ses distances avec M. Girard, qu’il juge « trop à droite » – aurait “apprécié sur le volet insertion que la Ville soit plus engagée sur des outils tels qu’une maison de l’emploi et une école de la 2e chance”.
Puisoz et Carrefour
Un autre rapport a soulevé des réactions : il s’agissait d’approuver une convention entre la Ville et ERDF en vue de chiffrer l’extension des réseaux électriques sur les projets d’aménagement du Puisoz (Leroy Merlin, Ikéa et un programme de 600 logements) et de Carrefour (extension de la zone commerciale, zone de loisirs, habitat). Plus que coût de cette étude (7 700 euros hors taxes), c’est la prise en charge des travaux de raccordement qui pose problème. Une réforme de janvier 2009 a en effet ramené la part supportée par ERDF à 40% du total, le reste incombant aux communes. Le groupe Respect d’avenir (Verts-MoDem) a voté contre. “Nous refusons de faire supporter aux Vénissians la partie de l’étude qui concerne les entreprises, a déclaré Saliha Mertani. Nous ne devrions voter ce soir que la partie sur le raccordement des logements.” “C’est malheureusement une obligation légale”, a précisé le maire, qui n’en regrette pas moins “cette dépense supplémentaire pour les communes, dans un contexte de baisse des dotations et subventions versées par l’État (…). Ces travaux étaient à la charge des grands distributeurs, ce n’est plus le cas aujourd’hui, et ce sont les collectivités locales qui doivent, une nouvelle fois, mettre la main au porte-monnaie”. Sur ce même rapport, il faut noter l’abstention d’Annie Brouet, moins sur la question débattue que sur les projets urbains cités, pour lesquels elle dénonce une absence de concertation.