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Immigration, intégration : André Gerin espère un débat “éclairé”

Se répéter pour se faire comprendre. Et puis, soumettre au débat questions et propositions pour une nouvelle politique de la France en matière d’immigration et d’intégration. Ce sont les objectifs affirmés par André Gerin, qui vient de rencontrer pour la seconde fois la presse sur ce thème.

Mieux se faire comprendre, c’est-à-dire répondre aux innombrables questions/réactions qui ont surgi après sa conférence de presse de juin. Et apporter un démenti à ceux qui répandent l’idée que le député communiste aurait viré xénophobe. “Je suis de ceux qui mènent depuis longtemps le combat culturel et politique pour faire reculer le FN, rappelle l’ex-maire de Vénissieux. Je m’y suis engagé sans faillir depuis 1995, en prenant conscience de la souffrance du peuple de France, des grandes préoccupations abandonnées par la gauche, tout ce qui fait le fond de commerce de ce parti.”

C’est aussi faire comprendre qu’il ne tient pas les immigrés pour responsables des maux de notre société. Le combat d’André Gerin n’est pas celui des Français contre les immigrés, mais celui des uns à côté des autres “contre le capitalisme et les ogres de la finance”, seuls à profiter d’une politique d’immigration “qui accélère la déréglementation du droit du travail et généralise la précarité”. “Il nous faut préférer la lutte des classes avec le peuple, français-immigrés même combat, pour en finir avec les ghettos de la misère”, déclare-t-il, en rappelant ce chiffre affolant de l’Insee : en 2009 en France 8,2 millions de personnes vivaient en-dessous du seuil de pauvreté. “La priorité est de nous occuper de ces familles et de ces jeunes, dont une bonne part vivent dans les quartiers populaires, qui sont dans une misère au-delà du supportable.” Sinon, prévient-il, “cela va nous péter à la gu…”.

Jugeant “exemplaire” la lutte des salariés de Veninov, André Gerin espère que “la gauche gagne en 2012 et mette en œuvre une politique de reconquête de l’industrie de notre pays. Il faut donner la priorité du retour à l’emploi aux habitants des cités qui, à 40 ou 50%, sont au chômage.”

Pour contribuer à un débat qu’il souhaite “républicain et éclairé”, il lance une série de questions… qui portent souvent sa réponse. L’immigration choisie, n’est-ce pas du pillage de cerveaux ? Pourquoi le Medef réclame-t-il davantage d’immigration saisonnière, exploitable et jetable ? Pouvons-nous régulariser tous les sans-papiers ? Voulons-nous combattre les filières criminelles dans lesquelles les jeunes des pays pauvres s’engouffrent en croyant accéder à l’Eldorado ? Il avance également des propositions pour la dignité (fermer bidonvilles et centres de transit), pour les libertés (abolir les lois Pasqua/Debré), pour l’enfance… Et, au plan extérieur : priorité au co-développement, annulation de la dette, relance du dialogue nord-sud.

“En cultivant les valeurs de la République, nous pouvons arracher aux nationalistes et aux xénophobes leurs raisons de prospérer”, conclut André Gerin, invitant à un “rendez-vous du donner et du recevoir” “afin de nous orienter vers une civilisation riche des apports de tous, puisant dans les idéaux du socialisme et du communisme.” Léopold Sedar Senghor, il y a pire comme patronage.

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