Il pleut. Fort même. Et puis beaucoup. Ça n’arrête pas et, dans l’après-midi, le concert de Tom Nardone, destiné aux enfants, est annulé. Pourtant, des sons parviennent de la grande scène et les musiciens prévus pour le soir, à commencer par l’Orchestre national de Barbès (ONB), travaillent leur balance.Lorsque la pluie cesse, vers 18 heures, l’annonce est faite que seul le feu d’artifice sera annulé. La programmation musicale, elle, est maintenue. Malgré la fraîcheur ambiante, quelques personnes se sont déplacées pour le sympathique jazz manouche des Sinti Swing. Lorsqu’Antiquarks s’empare de la grande scène, le public est malheureusement encore clairsemé. Richard Monségu chante en anglais, en espagnol, puis dans une langue inventée, pour “un hommage à ceux qui sont perdus dans l’Histoire, les nomades”. “L’Histoire est écrite par les vainqueurs, explique Richard. Le prochain morceau sera dans une langue inventée. À vous de décider du sens. Le sens, c’est l’émotion !”
À la musique formidable et originale d’Antiquarks succèdent les jolies mélodies de Sahra Halgan. Accompagnée par trois musiciens, la Somalienne rappelle qu’il ne faut “jamais oublier d’où l’on vient, sinon on ne respecte pas où l’on est. J’étais obligée de partir de chez moi parce que je n’avais pas le choix”. Et elle entonne un morceau qui parle d’elle et des raisons de son départ.
Peu à peu, la foule arrive. Elle sera nombreuse lorsque l’ONB démarre son concert. “On ne veut pas votre argent, lance le chanteur, on veut juste un peu d’amour ce soir.”
Et ils l’auront. Et ce sera mérité.
Les habitants des tours gérées par GLH n'ont toujours pas de chauffage. Ils étaient une soixantaine à manifester leur mécontentement ce mercredi matin.