Comme beaucoup d’autres structures d’insertion professionnelle, l’association Estime, qui emploie 22 personnes basées à la fois à Vénissieux, Saint-Priest et Saint-Fons, connaît des difficultés d’ordre financier. L’année 2010 s’est conclue sur un lourd déficit. Au-delà des restrictions budgétaires nationales qui touchent le secteur, cette situation délicate s’explique également par une évolution de la réglementation qui a conduit à la perte des missions d’aides à domicile. Or ces missions représentaient 24 000 heures de travail annuelles. Pour conserver ce volume d’activités, une nouvelle association dédiée aux services à la personne, baptisée Ethic’Dom, a été créée. Mais cela n’a visiblement pas suffi. Il faut dire que les difficultés d’Estime ne datent d’hier. L’association avait été placée en redressement judiciaire en 2002, avec un plan d’apurement du passif qui doit s’achever en 2012.
La direction a décidé d’engager un plan de réorganisation qui devrait se solder, selon les représentants du personnel, par “au moins quatre licenciements”. Les salariés ont protesté en observant un mouvement de grève, le mardi 7 juin, marqué par des rassemblements en matinée devant les mairies de Vénissieux, Saint-Fons et Saint-Priest. Une action qui visait davantage à attirer l’attention du public qu’à porter une revendication auprès des élus. Le directeur général des services de la Ville de Vénissieux, Joël Mérico, a du reste assuré les grévistes du soutien du maire, Michèle Picard. “Le prochain conseil municipal devrait décider d’une garantie d’emprunt à l’association”, a-t-il précisé.
Les communes de Saint-Priest et Saint-Fons devraient en faire de même. Si le personnel apprécie cette aide, son inquiétude n’en reste pas moins vive. La rencontre qui a suivi, dans l’après-midi du 7 juin, avec la direction et le président du Conseil d’administration, Francis Contis, ne l’a pas vraiment rassuré. “Ils sont déterminés à aller au bout du plan de réorganisation, déplorait une déléguée. C’est préjudiciable pour l’emploi, mais aussi pour notre public. On satisfait de moins en moins les personnes en recherche d’insertion professionnelle, qui sont pourtant de plus en plus nombreuses à Vénissieux et dans l’Est Lyonnais.”
Les habitants des tours gérées par GLH n'ont toujours pas de chauffage. Ils étaient une soixantaine à manifester leur mécontentement ce mercredi matin.