Ce lundi matin, la classe de CM1 de l’école élémentaire Henri-Wallon est pleine à craquer. Parents d’élèves et élus ont pris place au côté des enfants. Motif : l’enseignante absente depuis le 23 mai et jusqu’à la fin de l’année n’est pas remplacée.
Au même moment, devant l’école Jean-Moulin, les parents partent en car manifester à Lyon, devant l’inspection académique. Motif : les remplaçants ne sont pas remplacés… Deux visages d’une même politique qui fait courir les écoles publiques à la catastrophe.
A Henri-Wallon, les parents sont excédés : “Nos enfants vont être en difficultés en CM2, à moins qu’ils redoublent. Que peut-on faire ? Une classe sauvage ? Mais nous avons aucune formation pédagogique. Pourquoi ne pas aller à Pôle emploi ? L’autre jour, on a vu à la télé que le ministre de l’Education nationale donnait la possibilité aux inspecteurs d’académie d’embaucher.”
Les parents verraient d’un bon œil qu’on demande à l’enseignant du REP (réseau d’éducation prioritaire) de pallier cette absence mais… pas si simple ! rétorquent les enseignants : « Les profs REP font un travail très important.Ils travaillent dans toutes les classes, ils ne sont pas là pour remplacer les absents. »
Michèle Picard, le maire, rappelait qu’à Vénissieux, quelque 800 journées de classe sans enseignant ont été comptabilisées depuis le début de l’année. « C’est un problème politique dû aux décisions gouvernementales : 40 000 postes ont été supprimés en 4 ans. Il faut nous mobiliser tous ensemble : enseignants, parents, élus. Nous sommes tous à vos côtés. »
À l’issue de la réunion, deux rendez-vous étaient décidés. Ce mardi matin, une classe sauvage va débuter, classe qui sera assurée mercredi par le maire : Michèle Picard viendra faire la classe aux petits Vénissians comme elle l’avait déjà fait voici quelques semaines à Jean-Moulin. À 18 heures, ce 30 mai, tous doivent se retrouver devant l’inspection de circonscription (devant le groupe scolaire Geores-Lévy) pour manifester. Une délégation devrait reçue par l’inspecteur de l’Éducation nationale.
Pendant ce temps, les parents de l’école élémentaire Jean-Moulin (qui ont déjà tenu deux classes sauvages en CE1 et CM1/CM2) étaient partis manifester devant l’inspection académique de Lyon, rue Jaboulay. Même motif, ou presque : les remplaçants qui avaient été mis sur ces postes ont été affectés à d’autres remplacements. Et les écoliers de ces deux classes sont à nouveau sans enseignant.
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